La disponibilité des données sanitaires peuvent aider à faire face aux disparités en matière de la santé maternelle, néonatale et infantile. Selon Agbessi Amouzo, professeur de l’université Johns Hopkins aux Etats-Unis, ces données synthétisées permettent aux décideurs d’aller à l’action. Il prend part à la réunion du Countdown qui se tient à Nairobi.
Les pays africains font face aux disparités en matière de santé. La réunion du Countdown qui se tient à Nairobi met l’accent sur les données pour y faire face. Selon Agbessi Amouzo, professeur de l’université Johns Hopkins aux Etats-Unis, cette rencontre permet aux participants d’interpréter les résultats dans le contexte de leur pays. « Nous leur avons donné quelques outils et éléments pour les aider à interpréter ces résultats. Donc, l’objectif est pour eux de pouvoir décrire les tendances, les niveaux qu’ils observent et les inégalités qu’ils observent dans les données », dit-il. Et de poursuivre : « Cela se fait de manière assez simple et facile à comprendre par les décideurs et acteurs clés au niveau du pays. Donc, l’accent a été surtout pour eux, en décrivant et en interprétant leurs données, de s’assurer qu’ils ressortent les messages clés et les formules de manière à ce que l’acteur clé, qui n’est pas impliqué dans les analyses quantitatives, puisse comprendre ce qui se passe ». A l’en croire, ils ont bénéficié de l’appui de certains décideurs venus du ministère de la Santé pour les aider dans ce sens à non seulement interpréter ces données, mais de pouvoir les mettre dans le contexte de la mise en œuvre des programmes de santé dans leur pays afin de s’en approprier. «Les données de routine, aujourd’hui, sont les données les plus importantes que nos pays ont. Aujourd’hui, il y a les enquêtes que font les pays, mais de plus en plus de pays n’ont pas suffisamment de ressources pour faire des enquêtes nationales. Et les données de routine qui sont produites de façon mensuelle à travers tout le pays, couvrant tout le système de santé sont très rapidement accessibles pour les pays pour l’analyse », fait-il savoir. En ce sens, il soutient que les pays doivent se focaliser sur la qualité de ces données, s’assurer qu’elles ont été complètement rapportées, pouvoir estimer les zones ou les formations sanitaires qui n’ont pas rapporté les données et pouvoir les corriger. «Une fois que c’est fait, on analyse les données sur la couverture des soins maternels, la CPN, les naissances institutionnelles et celles de soins de suivi post-natal », soutient-il. Sur cette liste, il y ajoute la couverture vaccinale et l’inégalité dans ces interventions au niveau géographique, socio-économique, urbain-rural ainsi que les aspects du système de santé. « Cela fait un long rapport produit que l’on synthétise pour qu’il soit un rapport beaucoup plus court, digestible et qui peut être distribué aux décideurs et acteurs clés et qui permet d’aller plus rapidement à l’action, qui découle de ces résultats qui ressortent de ces analyses », dit-il.
Sur les normes de l’organisation mondiale de la santé (OMS), Pr Agbessi Amouzo, l’Afrique a fait d’énormes progrès en matière de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, mais également le renforcement du système de santé. « Mais, il y a encore des écarts en matière de couverture vaccinale, de soins maternels et infantiles. Nous avons encore des niveaux de mortalité qui sont assez élevés », reconnait-il. Et de renchérir : « La plupart de nos pays, si on se met dans le contexte des objectifs de développement durable, ne sont pas encore sur la droite ligne pour les atteindre. Donc ces analyses que nous faisons, c’est pour effectivement utiliser les résultats pour évaluer les plans quinquennaux et nationaux de santé, de manière à permettre au pays de voir les écarts et de voir comment est-ce qu’on peut accélérer le progrès vers ces objectifs », indique-t-il. Pour y arriver, il recommande d’accélérer les efforts. « Plusieurs pays ne pourront pas atteindre ces objectifs », estime-t-il.
Ngoya Ndiaye (envoyée spéciale à Nairobi)