Le Premier ministre Ousmane Sonko a entamé une tournée ouest-africaine (29 mai – 4 juin), qui l’a menée en Côte d’Ivoire, en Sierra Léone et en Guinée (Conakry). Un marathon de plusieurs étapes lors duquel le chef du gouvernement sénégalais assure avoir posé les bases d’un nouveau partenariat.
Ousmane Sonko veut réarticuler la politique africaine du Sénégal. Lors de sa tournée sous-régionale, il a exposé le nouveau « partenariat » avec l’Afrique. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a appelé à l’élargissement des domaines de coopération entre Dakar et Abidjan, à l’occasion d’une visite de travail de 72h en Côte d’Ivoire, marquée par des entretiens de haut niveau sur la relance des relations bilatérales. « La coopération entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire est ancienne, enracinée dans l’histoire commune de nos deux nations. Elle doit, aujourd’hui, être élargie à d’autres domaines », a déclaré Ousmane Sonko à l’issue de l’entretien avec le président Alassane Ouattara.
« Il est de notre responsabilité de hisser cette coopération à un niveau jamais égalé », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec Beugré Mambé. Les deux parties ont évoqué la réactivation de la commission mixte ivoiro-sénégalaise, à l’arrêt depuis près d’une décennie, ainsi que l’élargissement de la coopération aux secteurs de l’économie numérique, de l’enseignement supérieur, de la transformation agricole, de l’industrialisation et de la sécurité régionale.
Sonko a estimé que les relations entre Abidjan et Dakar doivent désormais intégrer de nouveaux enjeux économiques et technologiques, afin de répondre aux aspirations des populations et aux défis de compétitivité sur le continent.
En visite officielle à Conakry, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réaffirmé, aux côtés du président de la République de Guinée, le Général Mamadi Doumbouya, sa volonté de faire entrer la coopération sénégalo-guinéenne dans une nouvelle ère.
Catapulter les relations entre la Guinée et le Sénégal
« Je suis venu aujourd’hui pour qu’ensemble nous puissions catapulter, j’ai choisi bien le mot, il s’agit de catapulter cette relation pour lui faire prendre son envol. », a déclaré Ousmane Sonko devant la presse nationale et internationale, insistant sur la nécessité de dépasser une décennie d’inaction diplomatique et de faire des avancées concrètes.
Une dynamique avait déjà été relancée il y a quelques jours à travers une commission mixte dirigée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Celle-ci a permis la signature d’une quinzaine d’accords couvrant des domaines stratégiques tels que la pêche, l’aquaculture, la défense et l’enseignement supérieur.
Saluant ces efforts, le Premier ministre sénégalais a également mis en avant la nécessité d’une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles, citant les exemples du gaz au Sénégal et de la bauxite en Guinée. « La jonction entre ces deux nous permet d’ajouter de la valeur à chacune de nos ressources », a-t-il estimé, appelant à mutualiser les efforts pour éviter l’exportation brute des matières premières et ainsi créer davantage de richesse pour les deux peuples.
Une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles
Faisant écho à une recommandation du Général Mamadi Doumbouya, les deux dirigeants ont annoncé la création d’un comité technique pour travailler de manière accélérée sur les orientations retenues. Sonko a élargi sa vision à l’échelle régionale, en soulignant : « La Guinée ne partira pas loin sans le Sénégal… Mais le Sénégal n’ira pas très loin sans tous ces pays, la Mauritanie, la Guinée… » Il a ainsi plaidé pour une intégration sous-régionale renforcée, citant en exemple l’Union européenne, les pays du Golfe et les dragons asiatiques.
Pour Sonko, les défis actuels exigent que les pays ouest-africains dépassent les clichés et malentendus, au profit d’objectifs économiques partagés : « Les enjeux que nous devons avoir devant nous sont plus importants que les divergences ».