6 mois de prison, c’est la sanction infligée à Moustapha Camara et Fallou Guèye pour avoir filmé une partie de l’agression d’un jeune mécanicien de 16 ans. Reconnus coupables d’atteinte à la représentation d’autrui, de violences et voies de fait et de menace de mort, les prévenus ont été traduits à la barre du tribunal de Pikine-Guédiawaye ce mardi 11 avril 2023.
D. F., 16 ans, travaillait dans un atelier de mécanique, sis à Thiaroye. C’est son oncle S. Sarr qui l’initiait à la réparation automobile depuis deux ans. Mais, l’adolescent subissait toute sorte d’humiliation sur les lieux. La vidéo d’une de ses agressions a même fait le tour des réseaux sociaux. Après avoir visionné les images, le père de la victime, M. Faye, a déposé une plainte contre Moustapha Camara et Fallou Guèye.
Lors de son interrogatoire par les enquêteurs du commissariat de Thiaroye, le plaignant a fait savoir avoir vu la vidéo dérangeante sur Tik-Tok. Dans la foulée, il a rallié les lieux de l’agression pour identifier les bourreaux de son fils. « J’y ai trouvé Moustapha Camara qui a voulu me tabasser », a-t-il indiqué.
Cette accusation a été confortée par l’adolescent. À l’en croire, les collègues de son oncle profitent de l’absence de celui-ci pour le maltraiter. « Ils me filment et postent les vidéos sur Tik-Tok. Fallou Guèye m’a menacé avec une arme blanche. Moustapha Camara m’a tabassé, avant de me jeter du sable à la figure.
La scène a été filmée par Laye Seck et Fallou », a confessé l’apprenti mécanicien. Visés pour menace de mort, collecte et diffusion de données à caractère personnel, atteinte à la représentation d’autrui, violences et voies de fait, les prévenus ont été présentés hier, au juge des flagrants délits de Pikine/Guédiawaye. Moustapha Camara s’est lavé à grande eau, déclarant que la victime a été malmenée par des lutteurs.
« J’ai toujours considéré D. F. comme un petit frère. Cependant, il est très belliqueux et à chaque fois qu’il a une altercation avec quelqu’un, il s’arme de tessons de bouteille et commence à proférer des menaces. Pour le corriger, je l’ai menacé avec un couteau. Depuis, il a arrêté ses agissements », s’est justifié Fallou Guèye.
La partie civile a réclamé le franc symbolique. À la suite du conseil de la défense qui a sollicité une application bienveillante de la loi, le juge a infligé une peine de six mois, dont un ferme aux prévenus, lesquels ont été placés sous mandat de dépôt le 30 mars dernier.
Le magistrat a retenu les infractions d’atteinte à la représentation d’autrui, de violences et voie de fait et de menace de mort.