La Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) a lancé, ce jeudi, officiellement le produit d’assurance paramétrique contre les risques épidémiques à fort impact. Cependant, en tant que participant et premier pays africain à adhérer à ce nouveau mécanisme de financement innovant, le Sénégal est le premier à bénéficier de cet instrument de financement innovant contre les flambées épidémiques et ouvre ainsi la voie aux autres États membres de l’Union africaine (UA). La cérémonie a été présidée par la ministre de la Santé et de l’action sociale.
L’ARC est un régime novateur d’assurance contre les phénomènes météorologiques extrêmes conçu pour aider les Etats membres de l’Union africaine à résister et se remettre des ravages causés par les catastrophes naturelles dont la sécheresse, les inondations ou les cyclones tropicaux, mais également les foyers et flambées épidémiques.
En 2015, les ministres africains des finances ont demandé à l’ARC de développer un produit pour répondre aux rapides besoins de financement des pays afin de contenir les épidémies de maladies infectieuses à fort impact, et compléter les efforts du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (Africa CDC). En 2022, le Groupe de l’ARC et ses partenaires ont finalisé le développement dudit produit qui fournira une assurance paramétrique aux États membres de l’Union africaine (UA) pour trois agents pathogènes responsables d’épidémies graves en Afrique. Il s’agit notamment de la maladie à virus Ebola, la maladie à virus Marburg, et la Méningite.
Le Sénégal, un des pays fondateurs
Le Sénégal fait partie des pays fondateurs de l’ARC et est membre de l’institution depuis sa création en 2012. Il a été l’un des premiers pays à contribuer financièrement à la mutuelle d’assurance ARC Ltd en souscrivant à une police d’assurance contre la sécheresse en 2014. Depuis, le Sénégal a régulièrement renouvelé sa couverture d’assurance annuelle tout en jouant un rôle primordial pour le rayonnement de l’institution de l’ARC au niveau du continent africain et dans le monde.
‘’Dans notre perspective de diversifier notre offre de produits visant à protéger les populations les plus vulnérables de notre continent, nous lançons aujourd’hui ce nouveau mécanisme de transfert de risque souverain à travers l’assurance paramétrique qui va permettre à nos États membres de bénéficier, en plus de l’assurance contre les catastrophes d’ordre climatique, d’une couverture contre les risques épidémiques’’ a déclaré le Sous- Secrétaire Général des Nations Unies et Directeur Général du Groupe de l’ARC, Ibrahima Cheikh Diong. ‘’Nous sommes confiants que ces outils de financement prévisible couplés à des plans opérationnels permettront de renforcer la capacité de réponse de nos États Membres tout en développant leurs expertises faces aux urgences de santé publique’’, a-t-il ajouté.
Venant présider la rencontre, Marie Khemesse Ngom Ndiaye est revenue sur la participation du Sénégal dans ce projet. ‘’En effet, le Sénégal fait partie des pays fondateurs de l’ARC en 2012, organisation dont la création a été décidée par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine tenue le 16 juillet 2012’’, a indiqué la ministre de la Santé et de l’Action Sociale. ‘’De plus, notre pays a été l’un des premiers à contribuer financièrement à la mutuelle d’assurance ARC en souscrivant à une police d’assurance contre la sécheresse en 2014. Depuis, le Sénégal a régulièrement renouvelé sa couverture d’assurance annuelle, tout en assumant un rôle primordial pour le rayonnement de l’ARC au niveau du continent africain et dans le monde’’, a-t-elle ajouté.
C’est pourquoi, selon Marie Khemesse Ngom Ndiaye, en abritant l’atelier du Groupe de travail technique de l’ARC, organisé le 28 septembre 2022, pour présenter le produit d’assurance paramétrique souverain contre les maladies à potentiel épidémique à fort impact, notre pays réaffirme son engagement à soutenir les différentes initiatives d’ARC.
Par ailleurs, elle a parlé des raisons pour lesquelles la flambée épidémique et les urgences de santé publique multiples, complexes et transfrontalières, aggravées pour certaines par le changement climatique, nécessitent une meilleure gestion des risques à l’avenir. ‘’C’est la raison pour laquelle la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, Institution spécialisée de l’Union africaine, a été très tôt identifiée et ciblée pour aider les pays membres à améliorer leurs capacités de planification, de préparation et de réponse aux événements météorologiques extrêmes notamment la sécheresse, les inondations et les autres catastrophes naturelles, afin de protéger les populations vulnérables contre de tels événements’’, a expliqué Mme la ministre.
‘’Ainsi, en 2015, a-t-elle rappelé, suite à l’apparition de la crise Ebola en Afrique de l’Ouest, les ministres africains des finances ont demandé à l’ARC de développer un produit pour répondre aux besoins de financement rapide des pays afin de contenir les épidémies à fort impact. Cette demande expresse était destinée à compléter les efforts du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (Africa CDC)’’.
Sept années plus tard, en 2022, le Groupe ARC et ses partenaires ont finalisé le développement du premier produit qui fournira une assurance paramétrique aux Etats membres de l’Union africaine pour trois agents pathogènes responsables d’épidémies graves en Afrique. Il s’agit de la maladie à virus Ebola, de la maladie à virus Marburg et de la méningite à méningocoque.
Pour terminer, la ministre de la Santé a conclu que ce nouveau produit représente donc une grande opportunité pour les pays des Nations Unies. Il devra permettre à un Gouvernement de l’un des Etats membres de l’Union africaine de transférer les futures pertes potentielles dues aux flambées épidémiques vers les marchés financiers à travers le paiement d’une prime d’assurance, et de protéger ainsi le budget du Gouvernement contre un choc fiscal.
MADA NDIAYE