Tout part par une plainte de Fatoumata D. au commissariat des Parcelles Assainies le 28 mars 2023. La plaignante a confié qu’elle subissait un harcèlement sexuel de la part de son beau-frère, Sacoura B. (frère de son époux) qui a succombé à son charme. Mais, elle l’envoyait balader.
Fatoumata et Sacoura entretenaient ainsi une relation difficile.
Quelques jours avant sa plainte, Fatoumata était en train de faire le linge dans la cour de la maison familiale, sise à l’unité 7 des Parcelles Assainies. Piqué on ne sait par quelle mouche, Sacoura la somme de se déplacer. La jeune dame a opposé un niet catégorique à son beau-frère. C’est alors qu’une rixe a éclaté entre les deux antagonistes. Blessée à la jambe droite, Fatoumata s’est procurée un certificat médical attestant d’une incapacité temporaire de travail de 10 jours. C’est ainsi qu’elle a visé les infractions d’attentat à la pudeur, de coups et blessures volontaires, de violence et voie fait au cours de son audition à la police.
Sacoura B. sera cueilli et mis sous les verrous le 6 avril. À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar ce lundi 24 avril, le quinquagénaire n’a reconnu que la scène de violence. « Je ne lui ai jamais fait une proposition indécente », a botté en touche le polygame. « Faux », rétorque la partie civile. À l’en croire le détraqué sexuel l’incerceptait devant les toilettes à des heures tardives pour lui proposer des parties de plaisir. « Il me rejoignait avec un caleçon. Un jour, il s’est déshabillé devant moi », a-t-elle dénoncé. Concernant les violences, Fatoumata a soufflé que le mis en cause l’a frappée avec un banc au cours de leur accrochage.
Me Aboubacry Barro a demandé au tribunal d’infliger une peine exemplaire au prévenu qui, selon lui, voulait violer la partie civile. D’ailleurs, l’avocat avait soulevé une exception d’incompétence du tribunal à l’entame du procès. Mais, le juge tout comme le parquet l’ont rejetée. « La tentative de viol est bel et bien avérée. Il en est de même pour les coups et blessures. Ma cliente a le pied enflé. Elle est toujours dans la crainte.
À chaque fois qu’elle voit le prévenu, elle a peur », a martelé le conseil de la partie civile qui a réclamé 5 millions francs, en guise de dédommagement. Pour la répression du prévenu, le substitut du procureur a requis deux ans, dont six mois ferme. De l’avis de Me Mbodji, l’attentat à la pudeur est une pure invention. « La partie civile avait visé les coups et blessures volontaires. Ell a dit aux enquêteurs que le prévenu l’empêchait de vivre en paix. Où se trouve le harcèlement sexuel? où se trouve le viol?
Ce sont des délits qui ont été concoctés de toutes pièces », s’est insurgé l’avocat de l’entrepreneur en bâtiment. Le président de la séance a donné raison à la partie civile. Mais, il a fait preuve de magnanimité en prononçant une peine de trois mois avec sursis à l’encontre du prévenu, lequel doit allouer 500.000 francs à sa victime.