Législative 2022: Une campagne anticipée de la Présidentielle
Législative 2022: Une campagne anticipée de la Présidentielle

Législative 2022: Une campagne anticipée de la Présidentielle

Cette campagne électorale à cela de bizarre qu’elle n’a pas grand-chose d’une campagne pour des élections législatives. Et cette donne est valable pour tous les camps politiques, de l’opposition comme du pouvoir. Ce sont surtout les discours et les programmes qui renseignent, à loisir, que les hommes et les femmes politiques sont déjà dans une dynamique de campagne présidentielle. A y regarder de près, les uns et les autres déclinent plutôt des programmes de gouvernance, de gestion du pouvoir. C’est valable pour Benno Bokk Yakaar et surtout pour Yewwi Askan wi et les autres coalitions de l’opposition notamment Aar, Buntu Bi, etc.

Au niveau de Benno par exemple, la coalition au pouvoir, les uns et les autres misent sur ‘’les réalisations du Chef de l’Etat’’. En somme, Aminata Touré et les autres arguent clairement qu’il faut permettre au Président Sall de continuer ses réalisations, de poursuivre son œuvre. Ils affichent pour ce faire, les différents projets réalisés ou en cours et mettent en avant non pas le travail de leur majorité à l’Assemblée nationale, mais celui de l’Exécutif. Curieux amalgame. Et pourtant, ce même amalgame est aussi observé au niveau de l’opposition. Quand par exemple Barthélémy Dias, le Maire de Dakar va jusqu’à dire : ‘’nous ne cherchons pas des députés mais la majorité’’, cela en dit long sur les desseins de cette opposition. D’ailleurs, Ousmane Sonko, leader de Pastef et Yewwi enfourchent souvent la même trompette.

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Au niveau de Aar et de Buntu Bi, pour ne citer que ceux-là, les programmes sont carrément de gouvernance, c’est-à-dire de gestion du pouvoir. Or, ce n’est pas le rôle de l’Assemblée nationale. Loin s’en faut. Parler d’autosuffisance alimentaire, de démocratisation des institutions, de libertés publiques, de souveraineté alimentaire et autres, c’est se projeter déjà dans la gestion anticipée du pouvoir. Et pourtant, ces hommes et femmes politiques n’ont pas tort. D’ailleurs, ils ne peuvent parler ou faire autrement sauf à améliorer le fonctionnement de l’institution parlementaire. Car, somme toute, l’Assemblée peut permettre une gestion anticipée du pouvoir par l’opposition avec le renversement de la majorité au niveau du Parlement.

En effet, si l’opposition, dans son ensemble, devient majoritaire, il sera désormais difficile à l’Exécutif de gouverner sans un Premier Ministre issu de cette Assemblée à moins de vivre un scénario à la guinée-bissau avec un blocage institutionnel permanent jusqu’à l’arrivée de Embalo. Mais la tâche est herculéenne pour cette opposition car le pouvoir n’a nullement l’intention de lui faciliter la tâche. En attendant alors, c’est à une véritable bataille politique à laquelle nous assistons. L’opposition rêve ainsi d’abréger le pouvoir de Macky alors que la coalition de ce dernier entend maintenir le statu quo ante. Nous assistons alors à un avant-goût de ce qui va se passer à la présidentielle en 2024 même si, par ailleurs, l’incertitude demeure sur l’attitude de Macky à propos de sa troisième candidature.

L’autre enjeu non moins important pour l’opposition notamment celle la plus radicale, c’est qu’à moins d’imposer au pouvoir ce qu’ l’on appelle la cohabitation, elle fait des résultats suffisamment importants pour dissuader le tenant actuel du pouvoir présidentiel de prétendre à une quelconque troisième candidature. Gagner ou réussir à faire peur, voilà ainsi résumé, l’objectif de l’opposition toutes sensibilités confondues.

Assane Samb

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