Le mouvement Y’en a marre, une jolie trouvaille qui a fait les choux gras de presse parce qu’il avait séduit les sénégalais et le reste du monde, s’essouffle dans leurs combat de libertés Publiques. Certes, on ne peut pas briller tout le temps, mais le mouvement s’est vite affaibli depuis l’arrivée de Macky, notamment lorsque l’on a attaqué ses sources de financement et emprisonné, par la suite certains de ses membres.
Y’en a marre qui a inspiré bien des jeunesses africaines, a perdu de sa superbe mais surtout de sa capacité à mordre. Sa conférence de presse d’hier sonne comme une pétition de principe face à l’emprisonnement de deux des leurs et dont l’un reste dans les liens de la détention.
Cette forme de purge dans le mouvement qui, pourtant prônait un nouveau type de sénégalais, n’est pas pour arranger les choses. Tout le monde a suivi des vidéos particulières compromettantes qui remettent en cause la crédibilité de certains de ses membres et leur aptitude à parler au nom de la Société civile.
Aussi, pour ne pas être accusé de n’avoir rien fait, le mouvement parle de l’arrestation de Bathélémy Dias, qui, pourtant a été libéré, de la sortie du Préfet qui n’a fait que rappeler la loi et surtout de justice à deux vitesses, même s’il y a un fond de vérité dans tout cela.
Mais, en réalité, nous avons le sentiment que le mouvement cherche à manifester surtout pour la libération de Simon. Une solidarité de corps qui risque, à jamais, de le plonger dans le discrédit. Car, de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une affaire d’infraction, donc de supposée violation de la loi pénale qui n’a rien à voir avec les activités du mouvement. Si ce dernier a fustigé l’amalgame fait entre les actes de leurs membres et ceux du mouvement, il ne doit pas tomber dans le même piège.
Simon peut et doit même bénéficier d’une liberté provisoire. Et ça, c’est vrai. Mais, c’est un justiciable. Et comme tous les autres, il peut, aussi, rester en détention préventive. De là à engager une lutte pour cela, cela me semble excessif même si toute privation de liberté est un drame pour le concerné et ses proches. En clair, non seulement, depuis l’arrivée de Macky, le mouvement a été méconnaissable comparé à ce qu’il a été au temps de Wade, mais ces affaires judiciaires ont fini de jeter le doute dans leur démarche.
D’ailleurs, c’est plutôt actuellement l’ère des activistes, surtout Guy Marius Sagna qui semble, seul, porter un combat lourd de protection des plus faibles.
A ce propos, syndicats et société civile sont presque absents dans ces batailles contre le loyer cher, la hausse des denrées, l’insécurité avec les cas d’agression, le chômage des jeunes, etc., en somme, dans la prise en charge des vraies préoccupations des sénégalais.
Sur ces questions importantes, ni Y’en a marre ni les autres mouvements ne se sont vraiment fait sentir. C’est d’ailleurs ce qui fait que Macky déroule tranquillement ses activités. Hormis la détermination du leader du Pastef et de Guy pour la société civile, il dormirait tout à fait tranquillement.
C’est pourquoi, nous pensons que Y’en a marre doit se réinventer. Son rôle a été de la première importance. Il y avait même beaucoup de génie dans les agissements de ces jeunes. Mais, force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Or, sans des mouvements de pression, les citoyens, ces pauvres consommateurs risquent de continuer à vivre un calvaire quotidien alimenté par des accidents de la circulation et des velléités toujours plus fortes de voyager de la part de ses jeunes.
Sans ignorer l’engagement de Alioune Tine, de Gassama et autres, nous avons le sentiment que l’atavisme de Y’en a marre tarde à réapparaitre dans la société civile actuelle et que le mouvement est en train de laisser un vide qui est trop grand pour le seul Guy Marius Sagna.
En clair, Macky n’a pas seulement réduit l’opposition a sa plus simple expression, il a travaillé méthodiquement à neutraliser la Société civile.
Et pourtant, la nature a horreur du vide…