Il y a tout juste 5 ans, le 2 février 2017, la Libye signait un accord avec l’Italie pour encourager ses efforts dans la lutte contre les migrants. Un accord soutenu par l’Union européenne, mais dont le bilan est contesté, au vu notamment des mauvais traitements infligés aux migrants dans les centres de détention libyens.
« Il est important de reconsidérer cet accord en raison des violations et des abus qu’il a entraînés en termes de garanties de protection des droits des migrants et des demandeurs d’asile, sans oublier de tenir les autorités libyennes pour responsables du maintien des migrants sur le sol libyen et de la transformation de la Libye en un grand centre de détention », explique Ahmed Hamza président du Comité national des droits de l’Homme en Libye.
Seulement 300 km séparent la Libye des côtes italiennes. Une tentation pour les candidats à l’exil qui souvent sont la proie de trafiquants, quand ils ne meurent pas en tentant la traversée.
« Il (l’accord) ne tient pas compte des conditions exceptionnelles et sécuritaires que traversent les migrants en Libye en raison de l’insécurité, de la prolifération des armes et de l’escalade des indicateurs de criminalité organisée. En fait, les pays de l’Union européenne se soustraient à leurs responsabilités juridiques, morales et humanitaires envers ces migrants vulnérables » poursuit Ahmed Hamza.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une plaque tournante pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner l’Europe par la mer. Des candidats à l’exil toujours plus nombreux malgré les récits de drames, comme les naufrages qui surviennent régulièrement en Méditerranée.