Le chef de l’Etat a signé un nouveau de décret lequel réorganise et renforce le pouvoir et le fonctionnement de la Primature, dans le cadre d’une meilleure coordination des institutions. Les pouvoirs du Premier ministre sont-ils réellement renforcés ? Explications !
« Je veux des DG forts, des ministres forts, un Premier ministre super fort. » Le chef de l’État l’avait annoncé, il le formalise désormais. En réorganisant en profondeur la Primature, Bassirou Diomaye Faye concrétise sa promesse d’un exécutif déconcentré et d’un Premier ministre doté de véritables leviers stratégiques. Le projet de décret signé par le Président et contresigné par Ousmane Sonko redéfinit l’architecture du centre de gravité gouvernemental, dans une logique assumée de partage du pouvoir et d’efficacité institutionnelle.
Mais le pouvoir du Premier ministre est-il réellement renforcé ? De manière concrète, le Premier ministre est toujours faible, institutionnellement. Le système sénégalais est majoritairement un régime présidentiel. Le pouvoir exécutif n’est qu’un et le Premier ministre a des pouvoirs dérivant de ceux du Président. La position du Premier ministre sénégalais est constitutionnellement affaiblie en raison d’un système où la prépondérance du président de la République est de mise et le pouvoir exécutif est largement concentré entre ses mains.
Si le président de la République décide de le limoger, ce dernier décret signé le 27 novembre 2025 ne pourra pas le sauver. Les pouvoirs, les vrais, de faire et de défaire sont toujours entre les mains du Président de la République, tel que consacré par la Constitution en ses Articles 42, 46, 47, 49, 51, 52, 72, 73, 87, 89 et 90. Il ne les partage avec personne et ce sont exactement ces pouvoirs qui font de lui l’Alpha et l’Omega de la République. Tant qu’ils ne seront pas diminués, partagés, on aura toujours un Hyper président ou un monarque républicain.
Maintenant, sur le plan organisationnel, plusieurs structures et services ont été rattachés à la Primature. D’autres postes créés. C’est un renforcement de capacités et de prérogatives uniquement orienté dans l’exécution de la vision du chef de l’Etat.
Chose assez importante et pas assez soulignée, la création d’un Corps de contrôle entièrement dévoué au Premier ministre : l’Inspection des Services, qui va « indépendamment des autres corps de contrôle » comme la Cour des comptes ou l’IGF, exercer des missions d’audit, d’évaluation, d’enquête, d’appui, de supervision, de suivi.
D’ailleurs, le PR n’est pas totalement absent de ce nouveau Corps de contrôle. Son pouvoir de nomination revient encore planer au-dessus du PM. Parce que c’est lui qui nomme par décret le Coordonnateur de l’Inspection des Services, sur proposition du PM.
Le PM est renforcé en outils de travail. Ça s’arrête-là. Le PR reste l’HYPER…PRESIDENT
Les pouvoirs du Président de la République tout comme ceux du Premier ministre, sont définis par la Constitution. L’article 50 de notre charte fondamentale prévoit que certaines prérogatives présidentielles peuvent être déléguées au Premier ministre ou aux membres du gouvernement. Toutefois, cette même disposition en limite fortement la portée : la quasi-totalité des pouvoirs présidentiels, répartis dans onze articles, demeure strictement non délégable. Dès lors, seule une révision constitutionnelle pourrait, en principe, remédier à l’affaiblissement institutionnel du Premier ministre et permettre la mise en œuvre des engagements du Président Diomaye Faye.
Absence de pouvoir propre
La fonction de premier ministre manque de pouvoirs clairs et d’autorité de direction sur les ministres qui ne sont responsables que devant le Président de la République ». Le Président de la République est le « le gardien de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, la continuité de la République et le fonctionnement régulier de ses institutions ».
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