Le lancement du programme de migration circulaire entre l’Espagne et le Sénégal suscite à la fois espoir et inquiétude. Alors que des centaines de candidats ont afflué devant les bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) pour déposer leurs dossiers, le Collectif des organisations de la société civile pour des procédures de visa justes et équitables et formulé des recommandations clés pour améliorer son fonctionnement.
Mis en place par le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères en partenariat avec l’Espagne, ce programme ouvre la voie à de nouvelles opportunités pour les travailleurs saisonniers sénégalais. Il représente une chance de valoriser l’expérience internationale et d’améliorer les conditions socio-économiques des bénéficiaires. Cependant, son lancement a été marqué par des désordres : des candidats en quête de documents administratifs ont pris d’assaut les tribunaux et les bureaux d’enregistrement, créant des files d’attente interminables.
Les images de cette affluence ont largement circulé sur les réseaux sociaux, soulevant des critiques sur l’organisation du processus.
Digitalisation et transparence comme solution
Face à ces difficultés, le collectif a formulé plusieurs recommandations majeures : 1. Modernisation des procédures : Mise en place d’une plateforme numérique pour les candidatures, Sessions d’information sur les conditions et exigences du programme, Assistance technique pour les candidats en difficulté avec l’outil numérique 2. Garantir l’équité et la transparence : Clarifier et communiquer largement les critères de sélection, Permettre aux candidats de suivre l’évolution de leur dossier en ligne, Adopter un processus de sélection en plusieurs étapes (départementale, régionale, nationale) pour garantir l’équité, Publier les résultats des sélections afin d’éviter tout soupçon de favoritisme
Une réforme numérique déjà enclenchée
Prenant en compte certaines revendications suite aux images qui ont été virales, le Secrétariat d’État aux Sénégalais de l’Extérieur a annoncé que le dépôt des candidatures se fera désormais exclusivement en ligne via une plateforme dédiée, disponible dans les prochains jours.
Le collectif plaide également pour une approche interinstitutionnelle, impliquant notamment le ministère du Travail et le Comité interministériel de Lutte contre l’émigration irrégulière (CILMI). Il insiste sur la nécessité d’un dialogue avec toutes les parties prenantes, afin de faire de ce programme un modèle d’équité et d’efficacité dans la gestion de la migration circulaire.
Rosita Mendy