Qu’un deuil national soit décrété ou pas, nous sommes en deuil. Le Sénégal est en deuil. En effet, l’accident de Sakal qui a fait plus de vingt morts est un carnage de trop. C’est dire que pratiquement en une semaine, la route a fait plus de 60 morts.
C’est qui fait que le deuil rend la grève annoncée des transporteurs, inappropriée. Car, les populations, surtout de l’intérieur, ont besoin d’enterrer leurs morts dans la communion, de présenter leurs condoléances, d’exprimer leur compassion. Il s’agit également de se déplacer pour aller rendre visite aux malades, des parents proches ou voisins, de simples connaissances ou des amis. Or, il n’est pas acceptable, dans ces conditions, de devoir imposer un supplice de plus aux parents et proches de ses victimes et aux sénégalais pris dans l’engrenage de la douleur de la perte de leurs concitoyens, des hausses de tarifs de transport et des menaces de grève.
Nous estimons donc, qu’il serait heureux, de la part de ces syndicats de transport, de faire le nécessaire afin de renouer le dialogue avec les autorités compétentes afin de trouver les solutions qui s’imposent. Car, le Premier Ministre vient de le réitérer hier, ils vont aller jusqu’au bout dans l’application de ses mesures. Or, si le rapport de force s’engageait avec les autorités, comme on le craint, seules les populations vont en pâtir. Car, les leaders en rapport de force ont leurs propres voitures et seront, eux, peu affectés.
Bien sûr, ils ont sans doute raison de dire que des concertations dignes de ce nom n’ont pas été organisées. Et qu’ils n’ont pas assez été associés à la prise de décision. Ce sont des manquements que même nous, avions dénoncés. Mais, au regard de ce nouvel accident tragique avec plus de vingt morts, tout déclenchement de grève serait contre-productif.
Heureusement que, pour Dakar, l’Aftu a déclaré ne pas participer à la grève. Et c’est tant mieux. Mais, ce sont tous les syndicalistes qui doivent observer une période raisonnable de deuil et travailler à renouer les fils du dialogue avec les autorités.
Assane Samb