Hier lundi, des élèves du Collège catholique Saint Gabriel de Thiès ont été interdits d’accès à l’établissement. Les exclues indexent les responsables de l’établissement, affirmant qu’ils ont passé outre l’arrêté rendu public par le ministère de l’Éducation nationale. Le texte, adopté à la demande du Premier ministre Ousmane Sonko, impose à l’ensemble des établissements, publics ou privés, d’accepter le port de signes religieux tels que le voile, la croix ou les perles sacrées…
Au Sénégal, le ministère de l’Éducation nationale a publié un arrêté le 6 octobre 2024 sur le respect des croyances religieuses. Ce texte impose à l’ensemble des établissements, qu’ils soient publics ou privés, d’accepter le port de signes religieux tels que le voile, la croix ou les perles sacrées tant qu’ils ne nuisent pas à l’identification de l’élève. Cet arrêté a été adopté à la demande d’Ousmane Sonko, suite à une relance du débat sur le foulard islamique en milieu scolaire par le Premier ministre.
C’est en tout onze (11) articles qui résument les fortes mesures prises dans cet arrêté qui fixe les principes directeurs auxquels doivent se conformer les règlements intérieurs des établissements publics et privés du Sénégal. L’article 5 dudit arrêté explique clairement comment sera réglementée la question du port du voile à l’école qui ne cesse de soulever de vives polémiques et dont beaucoup d’observateurs craignent qu’elle porte atteinte au vivre ensemble dans les écoles.
Dans l’arrêté du ministre de l’Éducation nationale, les règlements intérieurs doivent garantir un environnement propice aux enseignements et aux apprentissages en assurant le respect des croyances religieuses incluant l’acceptation du port des signes religieux, tels que le voile, la croix, les perles sacrées, sans préjudice à une identification nette de l’élève dans l’enceinte de l’école, dans les classes et lors des activités pédagogiques. Ce respect de la différence religieuse ne soustrait pas l’élève, excepté par des dispenses objectivement motivées, de la participation aux activités pédagogiques et sportives obligatoires. Aussi, les règlements intérieurs doivent permettre d’assurer la sécurité et la santé dans la classe et hors de la classe, notamment avec la mise en place de mesures de prévention et de gestion des risques et dangers.
Pour la discipline, il doit y avoir également l’établissement de règles claires concernant le port vestimentaire, le comportement, l’assiduité, la ponctualité, les punitions et les récompenses, l’acceptation de la mixité et le respect mutuel en vue de renforcer les valeurs du vivre ensemble. Il ne faut aucune entrave à la mixité dans l’utilisation de l’espace scolaire, y compris les tables-bancs, les bancs publics et les terrains sportifs, excepté les toilettes et vestiaires. L’arrêté exige l’acceptation de formes de salutation autres que serrer la main, l’interdiction de toute forme de violence physique et verbale ou mots de harcèlement.
L’arrêté précise, en outre, qu’il est prescrit le contrôle d’approbation des règlements intérieurs des établissements d’enseignement et de formation publics et privés relevant de l’Éducation nationale. L’arrêté précise cependant que les procédures disciplinaires doivent être justes et équitables, prévoyant notamment la proportionnalité des sanctions négatives (les mesures prises doivent être adaptées à la gravité des manquements, tout en préservant l’intérêt supérieur de l’élève), le droit à la défense, la transparence.
Le ministre Moustapha Guirassy et ses services n’excluent pas des sanctions face à toute contravention aux dispositions du présent arrêté.
G E NDIAYE