Il est bon, dans une démocratie, qu’il y ait un parti qui gouverne (ou une coalition), une opposition qui s’oppose et une société civile qui joue le rôle de contre-pouvoir. Il est heureux de constater que, depuis quelques semaines, l’opposition recommence à sortir ses griffes. Elle tente de s’organiser, de redynamiser ses troupes et être d’attaque.
A ses côtés, les syndicats ne chôment pas, poussant même le régime à prôner un « pacte social « . Aujourd’hui, c’est Y’en a marre qui reprend du service. Et tant mieux. Elle s’insurge contre la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie.
L’organisation juge la démarche des nouvelles autorités pire que le quart-bloquant de Me Wade parce qu’instaurant une justice à deux vitesses. Une démarche à saluer. Car, ceux qui combattaient le régime de Macky Sall pour des principes d’égalité, de justice, d’équité ne sauraient cautionner ces genres de démarches partisanes. On interprète ce qui n’est pas clair. Or, la loi d’amnistie, a été sans ambiguïté. C’est la démarche des nouvelles autorités qui ne l’est pas. Elle tente de couvrir de partisans présumés coupables. Et ça, ce n’est pas acceptable en République. En clair, soit il fallait abroger la loi d’amnistie comme promis soit la laisser prospérer. Il n’y a pas de solution médiane.
Le combat de Thiat et de ses compagnons est de principe eux qui avaient aussi lutté contre l’ancien régime et qui en avaient payé le prix. Dans l’euphorie des victoires électorales de Pastef, il serait incompréhensible que la société civile ne rappelle pas les fondamentaux autour desquels nous devons tous nous accorder.
Applaudir à tout-va à toutes les initiatives est une forme de complicité par omission dont les conséquences pourraient être graves pour la République. Laissons cette attitude à ceux qui convoitent des postes et cherchent des strapontins.
Assane Samb