D. Diop court derrière huit mois de salaire. Mais, il préfère se faire une justice privée que d’aller saisir le tribunal du Travail. Un comportement qui lui a valu deux condamnations en l’espace de quelques jours pour menace de mort et voie de fait au préjudice de son ex-employeur, Mamadou Lamine Mboup.
Diop est à sa deuxième comparution devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Pour huit mois d’arriérés de salaire, il avait menacé de mort son ex-employeur, Mamadou Lamine Mboup. Condamné à un mois de prison ferme ce mois de décembre 2021, le mis en cause qui avait comparu libre, monte sur ses grands chevaux et débarque dans la société de son antagoniste. Devant le refus de ce dernier de lui verser son dû, il pète un câble et crée un boucan d’enfer. Craignant pour sa vie, Mamadou Lamine Mboup contacte la gendarmerie. C’est dans ces circonstances que le récidiviste présumé a été interpellé, puis présenté à nouveau au juge. Contestant les faits de menace de mort, il allègue qu’il voulait régler le problème à l’amiable « La partie civile m’a employé dans sa société depuis 2014. Mais, j’avais insisté pour qu’il accepte de me recevoir dans son bureau. Quand je lui ai réclamé mon argent, il a dégagé toute responsabilité sous prétexte que c’est l’entreprise qui me doit des arriérés de salaire. C’est ce qui m’a mis en colère. Après un échange de propos aigre-doux, il a demandé à Wade de me remettre 200.000 francs », a-t-il expliqué. Le père de famille qui ne comptait que sur son salaire pour vivre décemment, a étalé sa galère. « Ma femme a quitté le domicile conjugal car je n’arrive plus à assurer la dépense quotidienne et à payer le loyer. Aussi, mes enfants ne peuvent plus aller à l’école », se désole-t-il.
Le conseil de la partie civile qui estime que les faits sont constants, a demandé au juge d’entrer en voie de condamnation. « Il voulait en découdre avec la victime. N’eut été l’intervention des enquêteurs qui ont rappliqué sur les lieux, il allait attenter à sa vie. Mon client ne demande aucun franc, il veut que la justice fasse son travail », a plaidé l’avocat.
Le parquet a requis l’application de la loi. Après avoir disqualifié les faits de menace de mort en voie de fait, le juge a condamné le prévenu à six mois de prison assortis du sursis.
KADY FATY