Environ 7,3 millions d’électeurs sénégalais (sur 18 millions d’habitants) sont appelés à voter, dimanche 24 mars, pour élire leur cinquième président de la République. Il s’agit de la douzième élection présidentielle depuis l’indépendance du pays en 1960.
Cette élection a été au cœur d’une crise politique, en février, après que le président Macky Sall a décidé d’annuler le scrutin, ce qui avait déclenché des manifestations, réprimées par les forces de sécurité. Le scrutin a par la suite été reporté de dix mois par un vote de l’Assemblée nationale. Après un mois d’un flottement qui a alarmé sur le territoire national et une partie de la communauté internationale, la date de la présidentielle a finalement été fixée au dimanche 24 mars avant l’expiration du mandat de Macky Sall – après une décision du Conseil constitutionnel.
Quel est le mode de scrutin ?
Au Sénégal, le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Depuis le référendum constitutionnel de 2016, la durée de son mandat est de cinq ans, renouvelable une seule fois.
Pour gagner dès le premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue (plus de 50 % des voix). Si aucun des candidats ne réalise ce score, un second tour est organisé dans les deux semaines qui suivent la proclamation des résultats afin de départager les deux candidats arrivés en tête.
Qui peut voter ?
Selon l’article L.26 du Code électoral, tout citoyen sénégalais âgé de 18 ans ou plus, jouissant de ses droits civils et politiques et inscrit sur les listes électorales, peut voter à l’élection présidentielle. Les étrangers naturalisés sénégalais n’ayant conservé aucune autre nationalité, et les étrangers sénégalais ayant acquis la nationalité par mariage sont également autorisés à voter, sauf opposition du gouvernement par décret.
Qui sont les candidats ?
Pour la première fois de l’histoire politique du Sénégal, le président sortant, Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, n’est pas candidat. Selon l’article 28 de la Constitution sénégalaise, peut être candidat à la présidence de la République toute personne qui est exclusivement de nationalité sénégalaise. Plusieurs candidats ont été écartés en raison de leur double nationalité, comme Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui a renoncé à sa nationalité « trop tard ».
La liste définitive des candidats à l’élection présidentielle a été rendue publique le 20 janvier. Initialement composée de 20 noms, elle ne comporte plus que 18 noms après les retraits de Rose Wardini à la suite de soupçons autour de sa double nationalité sénégalaise et française et de Cheikh Tidiane Dieye. Ce dernier a annoncé, mercredi 20 mars, se retirer au profit du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye. Ousmane Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, a été écarté en janvier de la course présidentielle.
Quand les résultats seront-ils connus ?
Après l’annonce des résultats provisoires, les candidats disposent de 72 heures pour déposer un recours. Une fois les délais de traitement des recours épuisés, le Conseil constitutionnel proclame les résultats officiels et un second tour est organisé si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue.