L’ancien président américain Donald Trump a été inculpé mardi 1er août pour ses tentatives d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020, selon l’acte d’accusation. Alors que le milliardaire est déjà doublement poursuivi au pénal, cette accusation est la plus grave à peser contre celui qui cherche à briguer un nouveau mandat en 2024.
Le grand favori des primaires républicaines pour l’élection de 2024 est inculpé de « conspiration pour violation des droits », de « conspiration pour fraude au gouvernement des États-Unis » et « d’obstruction à une procédure officielle » doublée d’une conspiration pour les mêmes motifs.
Les deux premiers chefs d’inculpation sont passibles de cinq ans de prison chacun et les deux suivants de 20 ans. Il y a six coaccusés qui ne sont pas nommés, mais qui sont des membres de l’entourage de l’ancien président, notamment de son équipe juridique entre novembre 2020 et janvier 2021 et en particulier le 6 janvier 2021. Car c’est bien autour de cette période charnière que tourne l’acte d’accusation.
Le 6 janvier 2021, il avait tenu un discours enflammé devant ses partisans réunis non loin de la Maison Blanche, les appelant à se « battre comme des diables » contre les résultats de l’élection présidentielle que les élus devaient certifier. Une foule avait ensuite envahi le Capitole, des scènes de violence et de chaos qui avaient choqué l’Amérique et le monde. « Malgré sa défaite, l’accusé était déterminé à rester au pouvoir. Par conséquent, durant plus de deux mois après le scrutin du 3 novembre 2020, l’accusé a diffusé des mensonges selon lesquels il y avait eu des fraudes ayant modifié le résultat et qu’il avait en fait gagné », relève l’acte d’accusation. « Ces allégations étaient fausses et le prévenu savait qu’elles étaient fausses, peut-on y lire. Mais le prévenu les a répétées et les a largement diffusées malgré tout. »
L’ex-président, déjà doublement inculpé dans deux autres dossiers, est convoqué le 3 août devant un tribunal fédéral de Washington, selon plusieurs médias. Le procureur spécial Jack Smith a dit mardi vouloir un « procès sans délai » pour que son dossier, détaillé dans un acte d’accusation de 45 pages implacables, puisse être jugé par un jury de citoyens.
Donald Trump avait annoncé le 18 juillet avoir reçu une lettre de Jack Smith l’informant qu’il était visé personnellement par l’enquête fédérale sur les tentatives d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020, et notamment l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Le premier ex-président inculpé au pénal
Mardi après-midi, peu avant l’annonce, Donald Trump avait affirmé sur sa plateforme Truth Social s’attendre à une inculpation imminente. Il accuse le procureur spécial de vouloir entraver sa campagne pour 2024 : « On me dit que Jack Smith-le-cinglé, pour interférer dans l’élection présidentielle de 2024, va lancer une nouvelle inculpation bidon de votre président préféré – moi – à 17h », soit 21h TU, a-t-il écrit. « Pourquoi ne l’ont-ils pas fait il y a deux ans et demi ? Pourquoi ont-ils attendu si longtemps ? Parce qu’ils voulaient que ça arrive en plein dans ma campagne », a-t-il ajouté.
Son équipe de campagne a également expliqué que l’ancien président n’a rien fait de mal, et comme lui, elle qualifie cette nouvelle procédure d’interférence électorale, puisqu’il est candidat à un retour à la Maison Blanche en 2024. Et elle explique que cette nouvelle inculpation rappelle l’Allemagne nazie ou l’Union Soviétique. Il s’agit des accusations les plus sérieuses à être portées contre l’ex-chef de l’État, déjà poursuivi au pénal dans l’affaire de la gestion supposée négligente des documents confidentiels de la Maison Blanche et celle des paiements suspects à une ancienne actrice de films X dans l’État de New York. À chaque fois, Donald Trump avait plaidé non coupable
L’homme de 77 ans est devenu cette année le premier ex-président des États-Unis à être inculpé au pénal par la justice fédérale.