Six candidats pour un fauteuil lors de l’élection présidentielle ce samedi 4 décembre en Gambie. La première depuis la défaite historique de Yahya Jammeh fin 2016, après vingt-deux ans passés au pouvoir. Le président sortant, Adama Barrow, est en lice. Son principal concurrent, Ousainou Darboe, est une figure de l’opposition à l’ancien régime. Le scrutin est considéré comme un test pour la transition démocratique dans le pays.
Adama Barrow, arrivé à la tête du pays à la surprise générale et à la suite de l’intervention des forces de la Cédéao en janvier 2017 , brigue donc un second mandat après un bilan satisfaisant pour Mamadou Samba Ba. Un bilan contesté par Aïda Diane. Cette mère de famille avait pourtant soutenu Adama Barrow en 2016 : « Nous avons besoin de changement, nous avons besoin d’Ousainou Darboe comme président pour donner de l’emploi à nos jeunes, pour contrôler les prix, pour nos écoles et nos hôpitaux. On s’est battus pour Adama Barrow la dernière fois, mais il nous a trahis. »
Sa promesse initiale de ne rester que trois ans au pouvoir a été oubliée. Le projet de nouvelle Constitution, qui comprenait notamment une limitation des mandats présidentiels, n’a pas abouti et l’alliance passée entre Adama Barrow et le parti de Yahya Jammeh, l’APRC, est mal passée, même si Yahya Jammeh lui-même soutient un autre candidat, Mammah Kandeh.
Même absent, en exil en Guinée équatoriale, l’ombre de l’ancien président plane sur le scrutin, souligne Abdoulaye Saine, professeur en sciences politiques : « Je suis très gêné de voir Yahya Jammeh tenter d’influencer l’élection. C’est politique. Malgré tout, certains continuent à l’apprécier et ont apprécié la manière dont il a géré le pays. Il y a des gens, y compris au sein de l’administration, qui restent de fervents soutiens. Personnellement, je souhaite qu’il reste là où il est, jusqu’à ce qu’on puisse le juger pour toutes les atrocités commises. »