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Restructuration des entreprises publiques: Abo Mbaye Sall plaide l'élargissement des compétences du CIREP 
Restructuration des entreprises publiques: Abo Mbaye Sall plaide l'élargissement des compétences du CIREP Screenshot

Restructuration des entreprises publiques: Abo Mbaye Sall plaide l’élargissement des compétences du CIREP 

Le Premier Ministre a, lors de sa Déclaration de politique générale devant les députés de la quinzième législature, réaffirmé la volonté et la détermination du nouveau gouvernement qu’il dirige de faire de « la restructuration des entreprises publiques en difficulté », une priorité pour le Sénégal. Suite à cette annonce, Abo Mbaye Sall, Expert-Comptable Diplômé- Commissaire aux comptes et ancien Conseiller spécial des anciens Premiers Ministres Aminata Touré et Mahamad Boun Abdallah Dionne a fait un diagnostic de la restructuration afin d’identifier les facteurs de blocage dans la mise œuvre des stratégies de restructuration et de proposer des solutions. 

« Lorsque l’on parle des entreprises en difficulté, au Sénégal, les esprits se tournent vers les entreprises publiques et parapubliques. La plupart de ces entités ont été créées selon le modèle Français avec comme objectif pour l’Etat d’assurer le service public et de garantir la souveraineté dans les secteurs vitaux (Electricité-Eau- Télécommunication-Industrie agro-alimentaire …) », a rappelé M. Sall dans un document parvenu à la rédaction. Ce dernier qui a été le Coordonnateur du CIREP de 2013 à 2019 de poursuivre dans ce sens rappelant que « la situation financière de ces entreprises s’est dégradée au fil des ans, les conduisant au bord de la faillite et obligeant l’Etat à les subventionner pour assurer leurs hypothétiques survies ».

Ce dernier rappelle que les ajustements structurels des années 80 et 90 initiés par les institutions internationales (Banque Mondiale. Fonds monétaire international, …) ont contraint l’Etat du Sénégal à se désengager en partie de la gestion des entreprises publiques. « La crise des années des années 70 et 80 a obligé les états à renoncer à continuer de subventionner des entreprises structurellement déficitaires. C’est ainsi que l’État a été contraint par les bailleurs à se désengager du secteur bancaire et financier en mettant en liquidation les banques nationales déficitaires (BNDS, SONAGA, SOFISEDIT- SONABANQUE …). Nous assisterons à la création de la Société Nationale de Recouvrement (SNR) avec pour missions de recouvrer les actifs des banques nationales en faillite et de payer leurs passifs », a-t-il expliqué non sans souligner que « toutes ces mesures n’auront pas suffi à empêcher de nouvelles défaillances des entreprises du secteur public dont les plus connues sont, les Industries Chimiques du Sénégal, la SONACOS, SODEFITEX, SOTRAC… de par le rôle crucial qu’elles jouent dans l’économie nationale ».

Ce dernier précise que, sous la pression des bailleurs de fonds, l’Etat du Sénégal était obligé de procéder à la privatisation partielle ou à la mise en concession d’entreprises publiques telles que la SONACOS, les Chemins de Fer du Sénégal, SENELEC, les ICS. « Quelques années plus tard, force est de constater que ces restructurations n’ont pas été couronnées de succès. Les entreprises en restructuration ont continué à être déficitaires en dépit du désengagement de l’Etat sur instructions des institutions financières internationales », a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’au fil du temps, la situation financière de ces entreprises s’est empirée, ce qui a de nouveau conduit l’Etat à reprendre le portefeuille de certaines de ces structures en les nationalisant, compte tenu du fait qu’elles sont stratégiques et vitales pour l’économie du Sénégal notamment la SENELEC, la SONACOS, les Chemins de Fer et DAKAR DEM-DIK. « L’objectif stratégique de la restructuration des entreprises en difficulté est de leur permettre d’assurer leurs équilibres financiers en se passant des subventions d’exploitation de l’Etat, de jouer pleinement leurs missions de service public et de conserver voire créer des emplois viables », a-t-il fait savoir. 

Pourquoi la restructuration n’a pas eu les résultats escomptés ?

Faisant le diagnostic des échecs de la restructuration, Abo Mbaye Sall ne manquera pas de souligner que certaines entreprises nationales ou à participations publiques majoritaires occupent une place vitale dans l’économie. « Il en est ainsi de la SENELEC qui fournit l’électricité, principale composante du coût de production pour les entreprises industrielles sans oublier la satisfaction des ménages en électricité », a-t-il noté. A ce titre, il rappelle que cette société doit avoir pour obligation de fournir l’électricité aux entreprises à moindre coût pour leur permettre d’être compétitives et rentables. Aussi, souligne-t-il, la SONACOS qui dispose aujourd’hui un outil de production obsolète doit être en mesure de racheter toute la production agricole arachidière et la production de l’huile et des produits dérivés à des prix concurrentiels. « Les mesures ponctuelles et conjoncturelles d’interdiction des exportations d’arachide vers la Chine ne suffisent pas pour garantir à la société sa stabilité et sa rentabilité », a-t-il fait savoir.

Concernant l’échec des présidents qui se sont suivi à la tête du pays dans leur mission de relance des entreprises en difficulté, M. Sall est d’avis que dans ce contexte, il paraît opportun de mettre un accent particulier sur l’analyse des mécanismes actuels de suivi de la restructuration et d’esquisser des solutions « pour les rendre plus efficaces afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés, voire les dépasser ». Ainsi, il évoque le choix du profil du top management qui, selon lui, repose essentiellement sur la Gouvernance et le choix de la Direction Générale. « Jusque-là les Directeurs Généraux et les Secrétaires Généraux ainsi que les Présidents de Conseil ont été nommés par décret sans au préalable s’assurer qu’ils ont un bon profil, c’est-à-dire celui qui doit répondre à deux critères essentiels à savoir avoir une expérience pour diriger une entreprise et une connaissance du secteur d’activité, sans oublier l’importance des qualités humaines de probité et de rigueur.

Les directeurs de ces structures devront être choisis sur la base de critères techniques précis intégrant l’expérience, la connaissance et l’intégrité », a-t-il expliqué. Il dira également que la responsabilité de la Direction Générale et du Président du Conseil pour la mise en œuvre du plan de restructuration « doit être renforcée comme c’est le cas dans les entreprises privées où l’entité concernée est placée en redressement judiciaire ». Dans certains cas, rappelle M. Sall, l’Etat pourrait recourir à un management de transition en confiant la Direction à un manager de transition s’engageant à appliquer le plan de restructuration sur une durée limitée sous contrôle du Conseil d’administration et des structures de l’Etat concernées. Et pour ce qui est de l’élaboration des plans de restructuration –suivi évaluation des entreprises, il dira qu’elle passe en premier lieu par l’élaboration d’un plan de restructuration. « Le plan de restructuration devra indiquer toutes les mesures financières, économiques et sociales qui permettent le redressement de l’entreprise en difficulté. Ce plan doit avoir une adhésion de toutes les parties prenantes (l’Administration Fiscale, les organismes sociaux, les banques, le personnel …) », a-t-il fait savoir. « Du côté de l’Etat, il indique que les ministères (notamment le Ministère des Finances et les tutelles techniques), devront être impliqués.

Ce plan de restructuration devra être accompagné d’un plan stratégique et d’un contrat de performance », a-t-il ajouté. Et en ce qui concerne la planification, suivi-évaluation du plan de restructuration, il soutient que la planification permettra de programmer toutes les actions et mesures prises pour permettre à l’entité concernée de retrouver son équilibre. « Jusque-là, les entreprises en restructuration ne produisent que des états financiers annuels qui ne sont généralement disponibles qu’après leur approbation à savoir dans les six mois suivant la clôture annuelle des comptes », a-t-il fait savoir. Et pour assurer l’atteinte des objectifs fixés par le plan de restructuration, il précise que le mécanisme de suivi-évaluation doit exiger que les entités concernées produisent un tableau de bord intégrant les éléments clefs de la gestion. « Ce tableau de bord qui sera produit périodiquement (mensuellement ou trimestriellement) avec des indicateurs précis, permettra au CIREP d’apprécier l’impact des mesures, et le cas échéant, de revoir les orientations », a-t-il expliqué.


E. Ndiaye

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