Cette disposition encadre la prérogative de dissolution de l’Assemblée nationale (AN) par le Président de la république. En vertu de l’article 87 en vigueur, ce dernier ne peut dissoudre l’AN avant l’expiration d’un délai de deux (2) ans qui suit son installation. En conséquence, la présente législature ne sera écourtée qu’après septembre 2024, c’est-à-dire six (6) mois après l’installation du nouveau Président de la République.
L’ancien député Doudou Wade a mis en garde les députés concernant l’examen de projet de loi modifiant la Constitution, le Code électoral et le code de procédure pénal. Selon lui, ce projet de révision constitutionnelle va donner au président de la République la latitude de dissoudre l’Assemblée à tout moment. « Le projet de révision de la Constitution, en son article 87, mérite un sursaut d’orgueil collectif pour refuser le DICTAT du président de la République : «Article 87.
Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale », a-t-il fait savoir. Le responsable politique du Parti démocratique sénégalaise (Pds) estime que le décret de dissolution va fixer la date du scrutin pour l’élection des députés.
En s’interrogeant sur les motivations d’une telle réforme, il ressort, tel que proposé initialement par la Mouvance présidentielle et repris dans l’exposé des motifs du projet de loi portant révision de la Constitution, un souci de rationaliser le calendrier électoral. Malgré le retour du quinquennat présidentiel acté par le référendum de 2016 et marqué par la dernière élection de 2019, on note encore un écart de calendrier (3 ans) dans la tenue de la présidentielle et des législatives.