Placé sous mandat de dépôt le 5 août 2022 pour viol sur sa domestique mineure, de 16 ans, Sitor Ndour a comparu ce mercredi 1er mars à la barre de la Chambre criminelle. Seulement, l’autre attraction a été son avocat, Me El Hadji Diouf dont la suspension a été levée par l’Ordre des avocats avec 8 mois de sursis a encore récidivé, parlant de « complot » lorsque l’audience de son client a été renvoyée.
Comme à son habitude, Me El Hadji Diouf est resté lui-même malgré l’épée de Damoclès suspendue à sa tête par l’Ordre des avocats. « Sitor Ndour a souffert, et toutes les demandes de mise en liberté provisoire ont été rejetées. Je vous demande de juger cet homme. Un responsable qui n’a rien à faire de cette fille et nous allons démontrer que cette affaire n’est qu’un complot ».
A en croire l’avocat du prévenu Sitor Ndour « il s’agit d’un viol sans certificat médical, rien ne prouve l’acte de viol. Donc mon client est présumé innocent. C’est pourquoi nous réitérons notre demande afin qu’il puisse bénéficier d’une liberté provisoire ». Selon Toujours Me El Hadji Diouf, il aurait été arrêté sur la base d’une accusation venant d’une fillette manipulée. « Sitor a été présenté comme un terroriste à la limite, alors que rien ne prouve le viol ». L’avocat a même laissé croire que « c’est un dossier vide dépourvu de charge, encore moins de preuve matérielle. Mon client est un être humain encore maintenu dans les liens de la détention pendant que d’autres justiciables ayant commis des faits plus graves sont en liberté ».
Pour Me Baboucar Cissé membre du pool d’avocats de Sitor Ndour « on a retenu Sitor Ndour en otage, parce qu’on a peur d’Ousmane Sonko. C’est simplement une manière de montrer à l’opinion qu’un homme qui a commis un viol a été arrêté et puni. Il faut que cela cesse parce que la justice doit être impartiale ». Au finish, le procureur a opposé une fin de non-recevoir à la nouvelle demande de mise en liberté provisoire introduite par les conseils de Sitor Ndour. Et le juge a renvoyé le procès au 15 mars prochain pour plaidoiries.
Suspendu par l’ordre des avocats pour « manquements à ses obligations professionnelles », Me El hadji Diouf a repris du service. Cependant, il a écopé de 8 mois d’interdiction d’exercer avec sursis. L’avocat qui défend en même temps les intérêts de la masseuse Adji Sarr est désormais tenu de ne pas enfreindre les règles déontologiques sur une période de 5 ans. Sinon, le sursis sera transformé en interdiction ferme en plus d’un nouveau jugement devant ses pairs.
Mamadou SALL