Le département de Mbour va étrenner un nouvel hôpital dans 36 mois. Cet établissement public de niveau 3 sera érigé à Malicounda et va s’étendre sur une superficie de 10 hectares. Si la pose de la première pierre par le chef de l’Etat est prévue pour bientôt, l’annonce a été faite par Saliou Samb, président du Conseil départemental de Mbour, en marge de la visite qu’il a effectuée au niveau de l’hôpital de Mbour qui est confronté à des besoins énormes.
C’est une anomalie qui sera corrigée. Mbour, qui ne cesse de s’agrandir, ne dispose pas d’un centre hospitalier moderne. Même s’il a été érigé en établissement public de santé, l’hôpital actuel est juste un centre de santé déclassé. Il peine difficilement à remplir sa mission alors qu’il est installé dans une zone résidentielle et économique en pleine expansion grâce à l’industrie du tourisme.
Avec des bâtiments qui ne répondent pas aux normes et un plateau technique qu’il faut relever, les patients sont obligés d’aller à Dakar ou Thiès pour se soigner. Mais ce parcours du combattant sera bientôt un vieux souvenir, car il sera construit à Malicounda, dans le département, un hôpital de niveau 3 pour soulager les populations. «C’est vrai que son Excellence le Président Macky Sall, dans sa vision globale dans le domaine de la santé, a prévu de doter le département de Mbour d’un hôpital de niveau 3, avec toutes les commodités requises qui permettent de prendre en charge les besoins des populations.
Cet hôpital est dans sa dernière phase et bientôt, il nous fera l’honneur de faire la pose de la première pierre dans ce département, à Malicounda. Le site a été identifié et j’en profite pour remercier le maire de Malicounda qui a bien voulu donner gracieusement ce terrain-là au ministère de la Santé. C’est un terrain de 10 hectares qui est au niveau de Keur Balla, à la sortie de l’autoroute», annonce Saliou Samb, président du Conseil départemental et du Conseil d’administration de l’hôpital. Il a également déclaré que la construction va durer 36 mois. L’hôpital va disposer d’un bloc de dialyse qui permettra aux malades de ne plus aller à Dakar. Selon lui, «il est normal que le département de Mbour ait cet hôpital car la majeure partie des projets de l’Etat, à travers le Pse, se trouvent dans le département de Mbour. Durant les 36 mois de travaux, il est nécessaire de prendre en charge les problèmes de l’hôpital de Mbour et d’anticiper en relevant le plateau technique de l’hôpital existant», préconise-t-il.
En attendant, l’Hôpital de Mbour, englué dans des difficultés, ne peut pas être abandonné à son sort actuel. «Cette année, on va octroyer 20 millions francs pour l’achat de matériels médicaux. En plus de cela, nous allons donner à l’hôpital 15 millions pour l’achat d’une ambulance médicalisée. Notre accompagnement est continu, c’est suivant la demande de la direction, nous leur laissons le choix par rapport à leurs urgences et nous sommes là pour l’appuyer. Depuis 2014, nous accompagnons cet hôpital», assure le président du Conseil départemental de Mbour. Il liste les réalisations : «Nous avons construit un château d’eau. Au niveau du service de néonatalogie, nous avions un problème de couveuse, un problème de table de chauffage. Nous avons emmené, avec notre partenaire, 5 à 6 couveuses, réceptionné la maternité et le Conseil départemental est en train d’investir 55 millions dans l’hôpital. Il s’agit de l’extension de la maternité avec le nouveau bloc qui va permettre une plus grande hospitalisation de nos malades.»
En écho, Dr Fatou Diop, directrice de l’hôpital de Mbour, est revenue sur les besoins énormes de l’hôpital. «L’hôpital de Mbour est un ancien centre de santé qui a été érigé en hôpital et beaucoup d’efforts ont été faits pour répondre à la demande de la population par rapport aux activités qui doivent être menées dans un hôpital. Fort de cela effectivement, les locaux sont insuffisants, nous avons fait la visite de la pédiatrie, de la maternité et du service des urgences qui nécessitent des extensions et nous avons carrément besoin d’un service d’accueil qui soit aux normes. Avec les locaux que nous avons hérités du centre de santé, nous faisons de notre mieux notre travail mais on aimerait mieux répondre à l’architecture d’une structure hospitalière», invite la directrice de l’hôpital de Mbour.
Pour éviter de vivre le drame de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Dabakh, la structure hospitalière a anticipé en 2021 en sollicitant la protection civile pour une évaluation de ses bâtiments et installations. La direction est en train d’appliquer les conclusions du rapport. «On est en train de tout mettre en œuvre. Par rapport au drame de Tivaouane, nous avons saisi le Cossuel pour un audit plus approfondi des installations électriques. Une première mission est venue et on attend les recommandations pour dérouler le plan d’actions», rassure Dr Fatou Diop.