La Tabaski s’annonce mal. Le bétail malien et mauritanien qui encombrait le marché tardent à venir. L’inquiétude s’installe, à quelques jours de la fête. Les moutons élevés dans les maisons sont présents sur le marché, mais à des prix exorbitants. Devant être célébrée le 29 juin, la Tabaski s’annonce mal. Les moutons maliens et mauritaniens qui encombraient le marché tardent à venir. Une inquiétude s’installe, à quelques jours de la fête. Les moutons élevés dans les maisons sont plus présents sur le marché, mais à des prix exorbitants.
À quelques semaines de l’Aïd El-Kébir, communément appelé Tabaski, ce n’est pas encore le rush au niveau des points de vente de moutons. Habituellement, à quelques jours de cette fête importante pour la communauté musulmane, les marchés grouillaient de monde. Mais il faut dire que cette année, la situation est exceptionnelle, à bien des égards. Il y a peu de moutons dans les points de vente. Selon les vendeurs trouvés au ‘’daraal’’ du stade Léopold Sédar Senghor, il est fort probable qu’il y ait pénurie de moutons, cette année.
Dans cet endroit habitué aux fortes affluences durant la période des préparatifs de la Tabaski, le décor a aujourd’hui changé ; il n’y a que quelques stands de moutons. La majeure partie des bêtes viennent de l’élevage familial. La présence des éleveurs mauritaniens et maliens n’est pas importante.
Cette zone n’a jamais été aussi vide, surtout en cette période de préparatifs. ‘’Nous sommes à quelques jours de la Tabaski, mais le stade est presque vide. Les moutons qui devraient venir du Mali et de la Mauritanie tardent à débarquer. Il est difficile de trouver des moutons’’, fait savoir cet éleveur qui préfère garder l’anonymat. En effet, les éleveurs de la sous-région devaient venir depuis le 1er juin, mais à cause des manifestations suite à la condamnation d’Ousmane Sonko, ils n’ont pas pu rallier Dakar comme chaque année pour satisfaire la majeure partie de la population.
Les points de vente sont nostalgiques de l’ambiance de veille de fêtes d’antan. La rareté du mouton est la principale cause de ce changement. Idem au niveau du rond-point Nord-Foire, en face du garage des camions. L’animation est assurée par le bruit des voitures et les causeries de groupes de personnes. Certaines tentes n’abritent que quelques moutons qui mangent du foin ou sont couchés. La rareté des moutons n’arrange pas la population, même si certains éleveurs sénégalais estiment qu’ils feront bonne affaire, puisque les moutons maliens et mauritaniens ne sont pas là.
L’insécurité est aussi un des problèmes des éleveurs. Le dispositif nécessaire n’est pas au rendez-vous. Pour les exposants du rond-point Nord-Foire, le manque de sécurité explique leur réticence. ‘’Nous avons peur de sortir toutes nos bêtes, par mesure de sécurité’’, affirme Matar Diagne tout en servant à manger aux moutons. D’après lui, c’est l’insécurité qui pousse les éleveurs à garder leur bétail à la maison, par mesure de précaution.
Du côté du gouvernement, le Premier ministre Amadou Bâ, par ailleurs ministre de l’Élevage par intérim, a, lors d’une conférence de presse organisée par le gouvernement, rassuré les populations sur l’approvisionnement correct du marché. Il a déclaré : ‘’Je peux vous dire que le marché est globalement correctement approvisionné.’’ Il a affirmé qu’il y a un excédent de plus de 30 000 moutons par rapport à la même période de l’année dernière. Mais, précise-t-il, cet excédent ne concerne pas la capitale.
D’après lui, le déficit à Dakar peut s’expliquer par la situation que le pays a traversée récemment. ‘’Je peux vous annoncer que depuis le week-end dernier, ce ne sont pas moins de 4 000 moutons qui arrivent à Dakar chaque jour’’. Amadous Ba précise que la demande dans la capitale se situe entre 290 000 et 300 000 moutons. Toutefois, si le ministre de l’Élevage assure une bonne gestion de l’approvisionnement en mouton, certains éleveurs et clients restent toujours sceptiques.