Qui a tué le jeune Mbaye Ngom ? L’enquête est confiée aux pandores de la Section de Recherches de Colobane, qui tentent de lever un coin du voile.
Le quartier keuri-souf, sis dans la commune de Rufisque, a été le théâtre, avant-hier mercredi, d’un fâcheux incident entre forces de l’ordre et une centaine de jeunes candidats à l’émigration. L’incident ponctué par mort d’homme, a eu lieu à la plage dudit quartier de pêcheurs, sis à quelques encablures du quai de pêche. La victime, un jeune homme né en 1991, a, selon des sources de l’observateur, «rendu l’âme des suites de blessures béantes et profondes, causées par la balle d’une arme à feu».
A l’origine de ce drame, est-il question d’un tireur embusqué, ou d’une bavure imputable aux forces de défense et de sécurité ? L’Observateur étale sur la table, des faits et éléments d’appréciation, les circonstances et contours de cet imbroglio. Pour élucider cet homicide nébuleux, le procureur de la République, près le tribunal d’instance de Rufisque, a diligenté l’ouverture d’une enquête. Une mesure qui n’a pas pour autant, tempéré l’exaspération des jeunes de Rufisque qui ont manifesté leur courroux hier matin, en obstruant des heures durant la route nationale.
C’est aux environs de 22h30mn, mercredi 9 août 2023, que les gendarmes de la compagnie de Rufisque ont avisé les limiers du commissariat central de police de la ville, de la présence suspecte à la plage de Keuri-Souf, de deux jeunes hommes qui portaient en bandoulière des sacs à dos. Selon des sources concordantes avisées, au commissariat central, un dispositif de surveillance de 5 éléments en civil de la brigade de recherches (B.r), est aussitôt réquisitionné.
Direction, la plage de Keuri-Souf. Sur place, le policier-chauffeur est resté dans le véhicule, au moment où ses quatre collègues investissaient la plage. Ces derniers vont patrouiller sur ce vaste étendu de sable fin à la recherche des deux suspects dénoncés par les gendarmes. En progressant dans la pénombre, les 4 policiers en civil vont apercevoir une foule noire de personnes, visiblement des candidats à l’émigration, dont certains avaient les pieds dans l’eau.
Ces éléments infiltrés de la police qui tentaient de se faire une religion sur les raisons, voir le mobile de ce rassemblement, découvrent la présence d’un groupe de cinq gendarmes en tenue. Ces pandores seront identifiés, selon nos sources comme faisant partie, de la Section environnementale de la gendarmerie nationale. Il semble que ces hommes en bleu étaient sous les ordres d’une dame, officier supérieure.» Seulement, sur la plage, «ces deux entités (gendarmes et policiers) se trouvaient à des endroits distincts, distants d’une centaine de mètres. Le climat va devenir tendu et les jeunes s’agitaient, au moment où les gendarmes tentaient de les raisonner. C’est sur ces entrefaites que les choses vont soudainement dégénérer. Il s’en est suivi quelques détonations qui créent une panique générale et ce fut le branle-bas», relèvent nos sources. Un jeune homme venait d’être atteint par balle.
Baignant dans une mare de sang, la victime agonisait. Certains de ses proches (dont l’un de ses grands-frères), venus à son chevet, découvrent que Mbaye Ngom, souffrait d’une plaie béante causée par la balle d’une arme à feu qui s’est logée dans sa clavicule gauche. A la faveur de cet incident, la plage s’était vidée de l’écrasante majorité de ses occupants, dont les hommes en bleu sus-indiqués.
Aux environs de 1 heure du matin, le chef du district sanitaire de Rufisque, communément appelé «hôpital Guédj», avise les limiers du commissariat central de ce que son service venait de recevoir un individu atteint par balle. La dépouille de Mbaye Ngom qui avait été acheminée au district sanitaire de l’hôpital-Guédj, sera déposée à la morgue de l’hôpital Youssou Mbargane Diop. Hier en milieu de matinée, le corps sans vie a été conduit à la morgue de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff pour les besoins de l’autopsie.
Avisé, le commissariat central de Rufisque a déployé sur la scène du drame, une quinzaine de policiers aux fins de constats d’usage, mais aussi pour les besoins d’une perquisition à la recherche notamment de pièces à conviction (munitions, douilles d’arme à feu…). L’exercice sera tout de même sanctionnée par, confient nos sources, «la découverte d’un étui d’une arme à feu. Il s’agit, selon L’OBDS, «d’un étui de calibre 5, 56, utilisé avec les armes de type M16 amélioré.»