El Hadji Mbaye N. s’est fait duper en livrant des vêtements estimés à 8 millions francs au commerçant Malick B. Traîné en justice pour escroquerie, celui-ci subit les affres de la détention depuis le 22 septembre dernier.
Cette procédure met en cause deux commerçants. Né en 1983, Malick B. a contacté El Hadji Mbaye N. sur whatsapp à trois jours de la Tabaski 2023. Malick a commandé des vêtements estimés à 8 millions francs. Après avoir promis de payer cash, l’escroc présumé a fait savoir à El Hadji Mbaye N. qu’il se trouvait à Tambacounda.
Il va le mettre en rapport avec un certain Ibou Sarr pour la livraison de la marchandise. C’est dans ces circonstances que les deux hommes se sont donnés rendez-vous à la gare de Dakar. Mais, Ibou Sarr a délivré un chèque barré à El Hadji Mbaye N. après réception de la commande. Celui-ci est parti immédiatement à la banque, mais on lui a révélé, à sa grande surprise, que le compte n’était pas crédité.
Pendant ce temps, Malick B. était injoignable. Une plainte a été ainsi déposée à la Division des investigations criminelles (Dic). Appréhendé, Malick a avoué avoir floué la victime durant son face-à-face avec les limiers. Aussi, les éléments de réquisition servis par la Sonatel ont démontré que le filou se trouvait à Dakar au moment où il passait sa commande. Ce que le mis en cause a admis. Inculpé pour escroquerie, Malick B. a été présenté hier, au juge des flagrants délits de Dakar.
Mais, il a nié farouchement les faits, alléguant qu’il devait payer après la Tabaski. Il a donné un chèque barré à la partie civile en guise de garantie. Concernant la marchandise, le prévenu a avancé l’avoir écoulée. Cependant, dit-il, il n’a pas recouvré l’argent auprès de ses clients. Des arguments que le plaignant a balayés d’un revers de main. A l’en croire il n’a pas jamais rencontré le comparant.
Ce dernier a pris son numéro auprès de son jeune frère Lakhat Bâ, lequel est un bon client. Me Ndioguou Ndiaye est d’avis que le prévenu n’est pas un commerçant. « Il n’est rien d’autre qu’un escroc. Il a moult procédures qui l’attendent au niveau du parquet. C’est le chèque barré qui accrédite la thèse de l’escroquerie », a plaidé le conseil de la partie civile. En guise de réparation, il a réclamé 11 millions francs.
Prenant ses réquisitions, le substitut du procureur a demandé au tribunal d’infliger une peine ferme d’un an au prévenu. D’après lui, les faits portent atteinte à l’ordre public économique. Me Ousseynou Ngom a plaidé la relaxe du prévenu, soulignant que le mensonge n’est pas caractéristique d’une infraction pénale. À l’issue des débats, le juge a fixé son délibéré au 16 octobre prochain.