Les Nations Unies restent gravement préoccupées par la situation dangereuse qui règne à l’intérieur et autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. « Tous les soldats ainsi que le matériel militaire doivent quitter la centrale », a martelé la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques des Nations Unies Rosemary DiCarlo, ce mardi, devant le Conseil de sécurité.
Le complexe ne doit en aucun cas être utilisé dans le cadre d’une opération militaire, et un accord sur une zone démilitarisée autour de la centrale doit être conclu, a-t-elle ajouté. La centrale de Zaporijjia est toujours exploitée par son personnel technique ukrainien, mais elle est passée sous le contrôle des forces militaires de la Fédération de Russie depuis début mars.
Début août, une escalade inquiétante des tirs d’artillerie autour de la centrale avait été rapportée ; le Secrétaire général de l’ONU António Guterres avait alors appelé toutes les parties concernées à « faire preuve de bon sens et de raison », ainsi qu’à s’abstenir d’entreprendre toute action pouvant mettre en danger l’intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.
Le 15 août, le chef de l’ONU avait abordé la question de la sécurité de la centrale lors d’un appel avec le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu ; le 18 août, lors de sa visite à Lviv, il avait discuté de la situation avec le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, a rappelé Mme DiCarlo.
Une situation « hautement volatile et fragile »
Appelant de nouveau à un accès « immédiat, sûr et sans entrave » d’une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le site, Mme DiCarlo a certifié que l’ONU disposait en Ukraine des capacités logistiques nécessaires pour envoyer une mission vers la centrale depuis Kyïv.« A la condition que l’Ukraine et la Russie soient d’accord », a bien répété la haute responsable onusienne.
Le 19 août, le Directeur général de l’AIEA Rafael Mariano Grossi avait lui renouvelé son appel urgent « à une retenue militaire maximale » dans la zone de la centrale, à la suite de nouvelles tensions. Qualifiant la situation à la centrale de « hautement volatile et fragile », le chef de l’agence avait averti que toute nouvelle escalade autour de l’un des six réacteurs de Zaporijjia pourrait conduire à un « accident nucléaire grave ».