Né en 1974, Ndongo Seck a brisé le rêve de trois jeunes footballeurs, dont son beau-frère, Ibrahima Guèye qui voulait monnayer ses talents dans un club professionnel du Mexique. Arrêté pour escroquerie portant sur 9.278.000 francs, faux dans des documents administratifs et usage de faux par des éléments de la section de Recherches de Colobane, le mis en cause a été placé sous mandat de dépôt le 3 avril dernier.
Ndongo Seck a fait croire à son entourage qu’il est agent de joueurs. C’est dans ces circonstances qu’Ibrahima Guèye, Aliou Ka et Assane Diam Ly avaient requis ses services dans le but de décrocher des contrats dans des clubs professionnels. Saisis d’une plainte collective du trio qui a été arnaqué de 9.278.000 francs, les éléments de la section de Recherches de Colobane ont interpellé l’escroc dans une chambre à Yoff le 29 mars dernier. Mais, Ndongo Seck n’était pas le seul à tomber dans les filets des gendarmes. Trouvé sur les lieux, Mar Mboup avait en sa possession une vingtaine de passeports, deux clés Usb contenant de faux documents et un cachet d’une banque. Déférés au parquet à l’issue de leur durée légale de garde à vue, Ndongo Seck et Mar Mboup ont décroché un ticket pour la prison le 3 avril. Comparaissant ce jeudi 6 avril devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, les prévenus ont reconnu partiellement les faits. Se disant homme d’affaires, Ndongo Seck a signalé qu’il a réussi à faire voyager un joueur qui est devenu milliardaire.
Concernant les faux documents, il a déclaré qu’ils ont été confectionnés par ses partenaires basés à l’étranger. Mar Mboup a allégué qu’il est démarcheur de visa. Né en 1994, le comparant a ajouté que les clefs Usb et le cachet appartiennent à un de ses amis du nom de Cheikh. Les parties civiles n’ont pas effectué le déplacement au tribunal. Face aux enquêteurs, Ibrahima Guèye a informé avoir remis 2.778.000 francs à Ndongo Seck (époux de sa sœur), lequel lui avait promis de lui trouver un club au Mexique. Cependant, le filou avait fait savoir à son beau-frère qu’il devait transiter par le Maroc. « Il m’a demandé de payer les billets d’avion ainsi que les réservations d’hôtel. En plus de cela, il m’avait demandé de garder une somme de 2.000 euros (1,3 million francs) comme argent de poche. Une fois au Maroc, on a notifié à Ndongo que les papiers étaient faux et on a été refoulé », a déploré Ibrahima Guèye.
Selon lui, le mis en cause lui a demandé par la suite d’envoyer à un de ses collaborateurs qui se trouve en Italie 200.000 francs soi-disant qu’il est en cours de lui trouver un autre visa. Malheureusement cela n’était qu’une ruse puisqu’il a récupéré les 200.000 francs plus les 300.000 francs qu’il avait donné à un certain Mamadou.
Chauffeur de son état, Aliou Ka a raconté qu’il voulait faire voyager son frère Amadou Ka. Sur ce, Ndongo Seck lui a réclamé 3 millions francs. « Il n’a pas non seulement respecté ses engagements, mais il ne prenait plus mes appels », a dénoncé Aliou Ka. Né en 1998, Assane Diam Ly a confié aux pandores que Ndongo lui avait promis de lui trouver un club en Belgique moyennant 3,5 millions francs. Mais, quelques temps après, l’arnaqueur l’a contacté pour lui dire qu’il avait une opportunité en Norvège, avant de lui notifier que sa demande a été rejetée. Par le suite, Ndongo a proposé un visa pour la Biélorussie à Assane. Mais, celui-ci a été arrêté à l’aéroport de Minsk, avant d’être renvoyé au Sénégal.
« Une fois à Diass, Ndongo est venu me retrouver dans le seul but de reprendre les 2.000 dollars que je détenais, avant de disparaitre dans la nature », a fait remarquer Assane Diam Ly. Vu la constance des faits, la représentante du Ministère public a sollicité l’application de la loi. Le conseil de la défense a plaidé la clémence, déclarant que son client a désintéressé les parties civiles. Finalement, le juge a infligé une peine de six mois avec sursis aux prévenus. Ndongo Seck a été déclaré coupable d’escroquerie, de faux dans des documents administratifs et d’usage de faux. Mar Mboup a été, lui, jugé coupable de faux dans des documents administratifs et en écriture privée de banque et d’usage de faux.