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Un étudiant marocain mortellement agressé à Grand Dakar : ce que risquent ses bourreaux

Dans la nuit du 28 février 2017, une patrouille des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) a assisté à l’interpellation des nommés Aba D. et El Hadj T. D. qui venaient d’agresser trois étudiants de nationalité comorienne (deux dames et un homme).
Ces derniers ont eu à déclarer qu’ils se rendaient à la zone B. Arrivées aux alentours de l’université Amadou Hampaté Bâ où ils attendaient un taxi, ils ont été attaquées par trois individus armés de machettes qui se sont emparés de leurs biens (sac, portable…).
Une fois à la Dic, Aba et El Hadj ont reconnu avoir commis une série d’exactions dans la capitale. Dans ses aveux, Aba a révélé avoir participé à l’agression mortelle de l’étudiant marocain, Mazine Shakiri, près de la paroisse Sainte Thérèse de Grand-Dakar dans la nuit du 25 février 2017.
La victime qui était venue à Dakar pour des études en pharmacie, avait reçu un coup de coupe-coupe à la cuisse, avant de succomber au cours de son évacuation à l’hôpital. Âgé de 27 ans à l’époque, Aba a ajouté qu’il opérait avec cinq autres voyous, dont Abdoulaye N. Suite à l’interpellation de celui-ci, les flics ont saisi un couteau, une corne et un pantalon tacheté de sang dans son armoire.
Dans un premier temps, l’habitant de Fass Delorme a nié les accusations, avant de revenir sur ses déclarations, soutenant qu’il mettait parfois son scooter à la disposition de la bande. Abdoulaye N. a, par contre, attribué la paternité du couteau au lutteur « Infrarouge ».
A l’en croire, il faisait partie du staff de ce dernier. El Hadj T. D. a, pour sa part, admis avoir pris part à la violente agression d’Édouard Faye à la Zone de Captage le 6 décembre 2016, vers 6h du matin. À l’issue de l’instruction qui a duré six longues années, les trois accusés ont été renvoyés devant la chambre criminelle de Dakar ce mercredi 5 avril. Les huit autres personnes arrêtées sur la base des dénonciations des deux premiers interpellés ont bénéficié d’un non-lieu.
Aba D. : « J’avais écrit une lettre depuis la prison pour mettre hors de cause… »
Aba D. et ses deux comparses ont cependant balayé d’un revers de main l’association de malfaiteurs, le vol en réunion commis la nuit avec port d’arme ayant entraîné la mort et le vol en réunion avec usage de moyen de locomotion ayant entraîné une infirmité permanente sur la personne d’Édouard Faye.
Pour se soustraire à la justice, El Hadji T. D. a expliqué avoir ramassé le sac à main de l’étudiante comorienne.
« Après m’avoir jeté dans leur véhicule, les limiers m’ont infligé une sévère correction, alors que je n’avais pas l’intention de voler le sac. La dame avait déposé le sac derrière elle. Ce sont ses cris qui ont alerté les riverains », a-t-il indiqué. Connu de la justice pour avoir été jugé et condamné à deux ans ferme pour détention de chanvre indien en 2015, Aba D. a argué que les enquêteurs ont obtenu leurs aveux sous le coup de la torture.
« J’avais écrit une lettre depuis la prison pour mettre hors de cause mes deux meilleurs amis en l’occurrence Omar Faye et Omar Jammeh. Car ils n’étaient ni de près ni de loin mêlés aux faits », a juré Aba qui a toutefois contesté avoir dénoncé Abdoulaye N. Né en 1985, celui-ci a souligné avoir subi toutes sortes de brimades à l’enquête préliminaire. « Les flics n’ont trouvé qu’une corne dans ma chambre. Cet objet appartenait au lutteur « Infrarouge », a dit Abdoulaye N. D’après ses dires, il ne fréquentait pas son voisin Aba. « On se disait simplement bonjour. J’avais laissé ma famille au village pour gagner ma vie dignement à Dakar. Je travaillais dans un atelier de couture, sis aux Parcelles Assainies », a affirmé en larmes Abdoulaye N.
Édouard Faye : « Ils ont sectionné mes deux doigts… »
Poursuivi pour détention d’un cornet de chanvre indien, Christian G. a comparu libre. Selon lui, la drogue était destinée à sa consommation personnelle. À son tour, Édouard Faye a informé avoir été pris à partie par quatre individus qui se trouvaient sur deux motos. Alors qu’il partait à son lieu de travail. Poursuivant, la partie civile a confessé que les malfaiteurs étaient encagoulés excepté Abdoulaye N. qui fréquentait la maison mitoyenne à celle de son bailleur.
« Après m’avoir donné un coup de machette qui a sectionné mes deux doigts, ils ont pris mon iPhone et mon sac qui contenait 1000 francs », a laissé entendre M. Faye. Son avocat a demandé 50 miliions francs  en guise de dédommagement. Car, allègue-t-il, le préjudice est incommensurable. « Deux doigts sectionnés restent un handicap », a fait observer la robe noire. Pour la déléguée du procureur, les faits sont graves. Un individu a eu à perdre la vie, un autre a eu à perdre deux doigts.
Par conséquent, la parquetière a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Aba D., Abdoulaye N. et El Hadji T. D. Pour ce qui est de Christian G., le Ministère public a sollicité un mois ferme. Le conseil d’Abdoulaye N. qui ne doute pas de l’innocence de son client, a plaidé l’acquittement. Assurant la défense des intérêts d’Aba D. et d’El Hadji T. D., Me Baba Diop et sa consœur Me Samaké ont plaidé l’acquittement, à titre principal et une disqualification des faits en vol simple, à titre subsidiaire. « Abba n’est pas un saint. Mais, son problème était la drogue », a relevé Me Diop. Le juge a fixé son délibéré au 19 avril prochain.

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