Trois véhicules incendiés dont celui du recteur de l’université, affrontements entre étudiants et forces de l’ordre : l’université Assane Seck de Ziguinchor a basculé hier, vendredi, dans une violence inquiétante.
Les étudiants très remontés contre les autorités réclament l’achèvement des chantiers dans cette université. Une grève illimitée décrétée, Ils disent tirer pour une dernière fois la sonnette d’alerte pour dire niet à la situation qui gangrène l’Université depuis belle lurette.
Pendant des heures, les étudiants se sont frottés aux forces de l’ordre par des jets de pierres pour répondre aux jets de grenades lacrymogènes. Quelques blessés ont été recensés et la tension était vive dans cette université où les étudiants languis de la longue attente des travaux réclament l’achèvement des chantiers de l’université. Khadim Diène, le coordonnateur des étudiants de l’université, liste un chapelet de doléances « Nous fustigeons la situation dans laquelle vivent les étudiants…
L’université Assane Seck est la seule université avec un seul restaurant fonctionnel, avec un seul repreneur, chose que nous déplorons. Ajoutez à cela un pavillon qui devrait être livré depuis 2022 mais toujours rien. On attend la livraison des équipements. On court toujours derrière le ministère … », peste le responsable des étudiants qui évoque les fameux chantiers PGF qui datent de 2014. « Dix ans de combats, nous peinons à recevoir ces chantier alors que nous avons des problèmes de salles de cours … », martèle l’étudiant qui parle de ras- le bol.
Le manque de salles, une pénurie de matériels comme vidéo projecteurs, de tables, de chaises, un réseau de connexion instable, la non délivrance des certificats d’inscription. Sur le volet social, le manque de logements avec seulement 10% des étudiants logés dans le campus social reste une préoccupation majeure de ces étudiants qui n’ont pas manqué d’évoquer l’état inquiétant du pavillon E qui, d’après les autorités étatiques, n’est plus habitable.
La tension s’est calmée en début d’après-midi mais les étudiants qui se disent déterminés à se faire entendre menacent de passer à la vitesse supérieure. En attendant, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive