La canicule qui touche le sud-est de la France est provoquée par un dôme de chaleur sur les pays méditerranéens. Le seuil des 50 °C a été frôlé au Maghreb ces derniers jours et cet air brûlant va continuer de remonter en Europe du Sud.
Il s’agit d’une zone de hautes pressions qui piège la chaleur qui remonte d’Afrique du Nord : ce mécanisme permet à la chaleur de s’intensifier de jour en jour jusqu’à arriver à des températures extrêmes.
Les valeurs vont probablement atteindre des niveaux records d’ici mercredi sur le Maroc, l’Algérie, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Ce lundi, le mercure s’est déjà approché des 50 °C dans certaines zones : il a fait 48,8 °C à Biskra, en Algérie (soit 8 °C au-dessus des normales) ; 47 °C à Beni Mellal, au Maroc (10 °C au-dessus des normales) ; et 44 °C à Cordoue, en Espagne (8 °C au-dessus des normales).
Un record absolu de chaleur menacé en Italie
La barre des 45 °C sera sans doute atteinte en Espagne ces prochains jours, et les 43 °C en Grèce, tandis qu’en Italie, c’est le record absolu de chaleur qui est menacé. La Sicile et la Sardaigne pourraient en effet atteindre 47 à 48 °C, sachant que le record actuel est de 48,8 °C enregistré à Floridia le 11 août 2021.
Cet air brûlant et très sec va également s’étaler sur d’autres pays, comme l’Allemagne et la Pologne. Rappelons que les différentes canicules de l’été 2022 avaient provoqué plus de 61 000 morts en Europe. L’été 2022 a connu les vagues de chaleur les plus intenses et les plus meurtrières, causant une mortalité inhabituellement élevée en Europe.
Des chercheurs français et espagnols ont entrepris de déterminer, par pays, par âge et par sexe, la part des décès imputable aux canicules, lesquelles devraient se multiplier dans les prochaines années. Leur étude vise à réévaluer les stratégies de prévention et d’adaptation afin de les renforcer.
En 2003, l’Europe a connu l’une des plus grandes canicules de son histoire, qui a causé plus de 70 00 décès. Depuis, des stratégies d’adaptation ont été développées pour tenter de réagir rapidement en cas de forte chaleur et pour protéger les populations les plus vulnérables. Alors que les épisodes de canicule ne cessent de se multiplier ces dernières années, et qu’il est estimé que leur nombre pourrait doubler d’ici 2050, il est crucial de mieux caractériser la mortalité associée et d’évaluer l’efficacité des stratégies mises en place.