L’Agence nationale de la démographie et des statistiques a tenu un atelier de formation des professionnels de l’information sur les sources et l’utilisation des statistiques sensibles au genre. L’objectif est d’outiller les journalistes sur l’interprétation des données publiées par ladite agence.
Pour une meilleure interprétation des données publiées par l’Agence nationale de la démographie et des statistiques, un atelier de formation des professionnels de l’information sur les sources et l’utilisation des statistiques sensibles au genre a été organisé par l’ANSD. Selon la sociologue, Dr Selly Bâ, le genre est une approche qui permet de prendre en compte les besoins spécifiques des hommes et des femmes, tout en sachant que les deux n’ont pas les mêmes besoins. « Socialement, ce que l’on attend d’un homme est différent de ce que l’on attend d’une femme. Mais également, sur le plan biologique, nous sommes différents.
Donc le genre essaie de prendre en compte ces besoins spécifiques pour qu’on puisse être dans cette dynamique d’inclusion et qu’on puisse impliquer tout le monde », dit-elle. Et de poursuivre : « Aujourd’hui, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac, parce que les gens sont différents donc il faut prendre en compte leur spécificité et leurs besoins spécifiques et c’est comme ça qu’on peut bâtir des politiques inclusives ». A l’en croire, le Sénégal a fait beaucoup d’efforts dans les domaines sociaux, économiques, entre autres. « C’est énormément d’acquis mais, il y a toujours des choses qui restent.
Et aujourd’hui, avoir ces données statistiques sur le genre peut aider davantage à rebondir et faire de bonnes planifications pour qu’on puisse toucher tout le monde dans leurs difficultés », fait-elle savoir. De son avis, faire une bonne planification est d’avoir un tas d’informations diversifiées sur la population. « Le Sénégal a une population de plus de 16 millions et cela nécessite aujourd’hui, d’avoir les tranches d’âges, sur le sexe, le milieu géographique etc. Et c’est ça qui va permettre à nos autorités de prendre une bonne décision en temps réel », dit-elle.
Revenant sur le rapport sur la pauvreté, elle indique que 56 % de la population sont dans cette situation. « Dans tout ce qui est secteur informel, les femmes dominent, si elles ne sont pas des responsables d’entreprises et ce sont des choses qu’il faut régler en termes de formation et de filières porteuses adaptées. Il faut lever les stéréotypes, un métier n’a pas de sexe. Les gens font sur un métier parce qu’il trouve qu’il est plus rentable », tient-elle à préciser. Elle invite à former les enfants sur des métiers porteurs, adaptés au marché du travail.
NGOYA NDIAYE