«De la pagaille mortelle». Ainsi qualifie-t-on les navétanes. A preuve, le combat avorté soldé par un bain de sang entre Siteu et Papa Sow et la mort du jeune Amadou au stade Ngalandou Diouf.
Le jeune nom du jeune Amadou Ndiaye est sur toutes les lèvres. Ce dernier a trouvé la mort lors des échauffourées qui ont émaillé la finale entre les Asc Thiawlen et Guiff. Le certificat de genre de mort révèle un « hématome intracrânien, une contusion sur le dos et des blessures sur les hanches».
Même si les autorités ont dénoncé cet état de fait, dans certaines zones de Rufisque et de Dakar, des citoyens appellent à mettre fin à « cette pagaille mortelle. » Dans la « vieille ville », cette mort est source de beaucoup de commentaires. « C’est juste de la pagaille, les navétane. Il faut savoir que chacun de nous a une part de responsabilité sur cette affaire. Regardez les dégâts au sein du stade. C’est aussi la faute aux parents, mais il faut sensibiliser les jeunes. Mais les limiers ont du mal à contenir les foules », peste une vendeuse. Très en colère, elle insiste sur le fait que le mouvement navétane ne joue pas son rôle car ce sont les enfants qui en paient les pots cassés. Ces incidents ont également fait plusieurs blessés, dont un enfant de 12 ans qui est toujours interné à l’hôpital Principal, et pas moins de 17 policiers. Selon la Rfm, la police poursuit les auditions, mais aucune arrestation n’est encore faite.
Des jeunes en colère tirent à boulets rouges sur les dirigeants du mouvement navétane qui ne roulerait que pour sa propre poche. « C’est triste de constater ces genres d’actes qui ont conduit à la mort d’une jeune innocent », disent-ils. Chez certains riverains du stade Ngalandou Diouf, les choses risquent de prendre de l’ampleur à cause de la délinquance juvénile. « Je n’ai jamais vu une violence aussi inouïe. Ce sont autant de vendeuses du stade qui sont au chômage. Où Teungueth Fc va-t-il recevoir ses matchs », s’écrie un supporter de Tfc.
D’autres ont jeté leur dévolu sur la lutte avec récemment le combat avorté entre Papa Sow et Siteu. Des riverains de l’Arène nationale demandent à l’Etat d’arrêter la lutte. Selon Diaw, un menuisier qui tient son atelier juste à côté, c’est difficile de travailler avec des agresseurs. « Nous avons peur et surtout quand il s’agit de fermer boutique. Nos matériaux sont volés », regrette-t-il.
Des chauffeurs de taxi demandent l’arrêt définitif de la lutte. « C’est juste une manière d’encourager la violence avec des jeunes qui constituent des oubliés de l’émergence. Des jeunes usent de la force pour s’exprimer », tancent les chauffeurs qui, souvent, refusent d’emprunter cet axe en cas d’activité. Les agresseurs qui dictent leur loi partout.
MOMAR CISSE