De nationalité guinéenne, Mamadou Diallo était vendeur de café. Il a reçu un coup de couteau en plein cœur lors d’une bagarre avec son compatriote, Mamadou Omar B.
Le drame s’est produit à la Zone de Captage le 24 septembre 2020. Alertés par les témoins vers 2h du matin, des éléments du commissariat de Grand-Yoff ont trouvé la victime inanimée, couteau au cœur. Mamadou Oumar B. qui a été retenu sur les lieux du crime, a été ainsi interpellé et conduit au commissariat.
Lors de son interrogatoire, il a expliqué que son antagoniste était bourré comme un coing. Il l’a trouvé dans la boutique en train de proférer des injures. C’est ainsi qu’il lui a demandé d’arrêter les insultes. Mais, il s’est fait copieusement injurier par son vis-à-vis qui a brandi un couteau.
Poursuivant son récit, Mamadou Omar a indiqué que le défunt s’est blessé lui-même au moment où il tentait de le poignarder. Mais, les témoins ont servi une autre version aux enquêteurs. D’après ces derniers, les deux hommes avaient des antécédents. Ils se disputaient tout le temps. Au moment de leur rixe devant la boutique, ils étaient tous armés de couteaux.
C’est alors que le meurtrier a touché sa victime à la poitrine. Sur la base des allégations des témoins, Mamadou Oumar B. a été inculpé pour homicide volontaire et détention d’arme sans autorisation administrative. Devant la chambre criminelle de Dakar ce mercredi 7 juin, l’accusé a réfuté avoir détenu une arme.
« C’est le défunt qui a sorti un couteau au cours de notre accrochage. Je l’ai poussé avec mes deux mains. Quand il est tombé, l’arme l’a atteint à la poitrine », a-t-il défendu tout en précisant qu’il venait de rencontrer la victime pour la première fois. Par ailleurs, Mamadou Oumar a confessé avoir étudié jusqu’en classe de Terminale. Mais, il a échoué à l’examen du baccalauréat.
« Par la suite, j’ai fait une formation en maçonnerie, avant de venir au Sénégal en 2018. Je vivais avec un ami à la Zone de Captage. Mes parents se trouvent en Guinée Conakry. Je n’ai jamais reçu une visite en prison », renseigne-t-il.
Abdoulaye Diallo a, pour sa part, allégué qu’il ne connaissait pas le défunt qui est un cousin. C’est après son décès qu’il a su qu’ils sont apparentés. « J’ai appris sa mort dans un groupe whatsApp le lendemain du drame. En revenant du cimetière, j’ai su qu’il entretenait une relation conflictuelle avec l’accusé. La famille réclame justice », a-t-il fait savoir.
Pour la parquetière, l’intention de donner la mort est manifeste. La victime a été touchée au cœur d’un coup direct et franc. La représentante du Ministère public a ainsi requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l’accusé. Lors de sa plaidoirie, Me Seyba Danfakha demandé à la juridiction de disqualifier les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
« Relativement à la détention illégale d’arme, l’accusé tombe naturellement sous le coup de la loi », a avoué le conseil de la défense qui a sollicité une application bienveillante de la loi. « Il ne voulait pas vivre au crochet d’une quelconque personne. C’est pourquoi il a traversé les frontières pour gagner sa vie dignement », dit-il. Mise en délibéré, l’affaire sera vidée le 5 juillet prochain.