16eme session extraordinaire de l’UA: Les Chefs d’État n’ont pas signé la Déclaration finale

La déclaration finale de la 16ème session extraordinaire de Malabo livre ses secrets. C’est une aberration diplomatico-administrative. Les Chefs d’État africains qui ont pris part à la 16ème session extraordinaire de Malabo tenue du 25 au 28 mai dernier dans la capitale équato-guinéenne ont dû quitter en catimini sans signer la Déclaration finale. Beaucoup ont vite parlé de « fiasco ». Les câbles de Confidentiel Afrique rapportent le contraire et s’est procuré  la déclaration définitive dont voici l’essence du contenu.

C’est une déclaration finale de 7 pages intitulée “Réponse robuste, approfondissement de la démocratie et sécurité collective” que les chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine (UA), réunis lors de la 16ème Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement à Malabo, le 28 mai 2022, devaient signer avant de quitter la Guinée équatoriale.

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On peut y lire substantiellement que guidés par les instruments juridiques existants de l’UA, notamment l’Acte constitutif (2000), le Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (2002), la Politique africaine commune de défense et de sécurité (PACS) [2004] ; le Pacte de non-agression et de défense commune de l’UA (janvier 2005) ; l’Agenda 2063 de l’UA, en particulier les aspirations 3, 4 et 7 ; et la Déclaration de Johannesburg sur l’initiative Faire taire les armes en Afrique (décembre 2020), ainsi que la Feuille de route principale de l’UA sur les mesures pratiques pour faire taire les armes Afrique à l’horizon 2030 ;
Reconnaissant la pertinence constante des divers instruments adoptés par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et l’UA au cours des dernières années pour lutter contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, notamment la Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme (juillet 1999), le Plan d’action sur la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique (septembre 2002) et le Protocole à la Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme (juillet 2004).

Tenant compte de la Résolution [AHG/Res.213(XXVIII)] sur le renforcement de la coopération et de la coordination entre les États africains, adoptée par la 28ème Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA, tenue à Dakar (Sénégal) du 29 juin au 1er juillet 1992, ainsi que la Déclaration [AHG/Del.2(XXX) ] sur le Code de conduite des relations interafricaines, adoptée par la 30ème Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA, tenue à Tunis (Tunisie) du 13 au 15 juin 1994 ; Les Chefs d’État reconnaissent, après une série de rappel et de considérant, la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; l’expansion de la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent sur le continent, y compris l’afflux de combattants terroristes étrangers, de sociétés militaires privées et de mercenaires, la prolifération des groupes armés, ainsi que la criminalité transnationale organisée, ont un impact négatif sur la paix, la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de certains États Membres ; Ils ajoutent également reconnaître que l’Afrique continue de faire face à des défis structurels pour s’attaquer de manière adéquate aux causes profondes du terrorisme, de l’extrémisme violent et des changements anticonstitutionnels de gouvernement tout comme les déficits de gouvernance, le terrorisme et l’extrémisme violent sont aggravés par l’impact du dérèglement climatique et l’inquiétude suscitée par l’utilisation des ressources naturelles par les groupes terroristes comme source de financement ;
Malgré ces obstacles, les États Membres, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux (CER/MR) et les organes de l’UA continuent de faire des avancées progressives vers la consolidation de la démocratie et du constitutionnalisme, ainsi qu’en direction de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ; et de l’impératif de renforcer l’action collective pour relever les défis du terrorisme, de l’extrémisme violent et des changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Les dirigeants africains réitèrent leur condamnation sans équivoque de toutes les manifestations de terrorisme et de l’extrémisme violent, à travers le Continent ; et préservons l’indivisibilité de la sécurité des États africains, conformément au CADSP, dans l’esprit des solutions africaines en termes de sécurité ; affirment renforcer la mise en œuvre de toutes les Décisions et instruments de l’UA, notamment la Convention de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et la Déclaration solennelle du 50ème anniversaire de l’OUA/UA ; opérationnalisent complètement de la Force africaine en attente (FAA) sans plus tarder et renforçons la coordination avec les CER/MR sur son utilisation ; et accélérons la finalisation du Protocole d’accord entre l’UA, les CER/MR sur la FAA ; et réaffirment les Décisions, notamment la Décision de la Conférence [AU/Dec.753.XXXIII] de février 2020, sur la création d’une Unité de lutte contre le terrorisme au sein de la FAA. La déclaration sur ce point porte sur vingt et un points au total.

Concernant le point sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement, le document qui nous est parvenu pointent neuf points de déclaration à savoir entre autres la condamnation sans équivoque toutes les formes de changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique et réitérons notre tolérance zéro à cet égard ;
Ils disent déterminer à renforcer l’efficacité et la durabilité du soutien de l’UA à tous les États Membres en transition politique et en situation post-conflit, afin de construire une paix durable, d’enraciner la culture et la gouvernance démocratiques et d’empêcher la reprise des cycles de violence, dans le contexte de l’initiative Faire taire les armes en Afrique ; prennent bonne note et approuvent la Déclaration d’Accra issue du Forum de Réflexion sur les Changements anticonstitutionnels de gouvernement qui s’est tenu du 15 au 17 mars 2022, sous la direction de S.E. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et Président en exercice de l’Autorité des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO.

 

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