Raison pour laquelle, monsieur Fall en tant qu’association des maitres-nageurs, sauveurs et surveillants de baignade « exhorte les autorités à prendre des mesures fermes pour la sécurisation de ces plages », plaide-t-il dans un entretien accordé à PressAfrik.
Pour la ville de Dakar qui a pris l’initiative d’envoyer des surveillants de baignades dans les 26 plages avec des postes de secours même, Ibrahima Fall se demande pourquoi donc les autorités ne peuvent faire de même au niveau de la banlieue ? « Ça fait des années nous luttons contre ce fléau là mais jusque ici l’Etat n’a rien fait dans ce sens », regrette-t-il.
Monsieur Fall pourquoi nos plages font autant de morts ?
A cette question, notre interlocuteur répond: « Parce que les plages sont laissées à elle-même surtout au niveau de la banlieue. Il n’ y a pas de surveillance et pourtant il y a une forte affluence dans ces lieux. Mais aussi, quand on vient à la plage on ne trouve pas de secours ni quelqu’un qui peut nous aider ou sauver : on est exposé à des dangers de noyade ».
Et qu’il arrête de dire que « ce sont des plages interdites », a-t-il dit, ajoutant qu' »une plage interdite n’est pas accessible au secours et aux populations ». Donc ce ne sont pas des plages interdites, il suffit de mettre des dispositifs de sécurité pour gérer la surveillance des usagers dans les plages, a-t-il proposé.
Ces cas de noyade ne seraient-ils pas fréquents au niveau des plages interdites ?
M. Fall a informé que « c’est l’amalgame que font les autorités ». Il y a des critères d’autorisation et d’interdiction. Au paravent, il y avait beaucoup d’espace ici à Dakar qui servait de passer la journée et de se divertir. Mais ils (autorités) ont tout privatisé même les plages dites autorisées. Maintenait y a plus de plages autorisées au Sénégal. Et les gens sont obligés de se rabattre vers la grande côte de Yoff à Saint Louis. Et la grande côte y a des dangers.
La plage de la Bceao fait partie des plages classées interdites, mais vu le dispositif qui a été mis en place par les autorités, il y a plus de cas de noyades. Ce qui se passe à la Bceao pourquoi ne pas le faire au niveau de la plage de Malika, s’est interrogé le président.
Et la protection civile dans tout ça ?
Les maitres nageurs sont membres du groupe de travail de la protection civile. ils ont participé à pas mal de réunions, mais jusqu’ici rien n’a été fait, a informé leur président. « On leur avait proposé beaucoup de choses qui peuvent même apporter des solutions concernant la recrudescence des cas de noyade. Parce qu’eux ils ont budget contrairement à notre association ».
Et comme la Protection n’a pas jugé nécessaire de réagir face à cette tragédie, le président de la République lui s’est fendu dans une note pour instruire son Gouvernement et les Collectivités territoriales à prendre les mesures idoines et urgentes pour une meilleure sécurisation des plages.
« La mort d’une dizaine de jeunes par noyade sur les plages de Malika est intolérable. Je présente mes condoléances émues aux familles éplorées et prie pour le repos de l’âme des disparus. Je demande au Gouvernement et aux Collectivités territoriales de prendre les mesures idoines et urgentes pour une meilleure sécurisation des plages. J’invite aussi les parents à plus de vigilance en cette période estivale. J’en appelle à la responsabilité de tous.»