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LITTERATURE SENEGALAISE, VERTUS DE L’ECRITURE, EXPERIENCES VECUES… : Les fortes convictions de Mme Fatime Raymonne Habré

La 4e édition de la Grande nuit de la Littérature sénégalaise, organisée par le Cénacle des jeunes écrivains du Sénégal, a vécu le vendredi 26 décembre 2025 à Dakar.

A cette occasion, Mme Fatime Raymonne Habré, marraine de cette rencontre, a tenu un discours magistral. ‘’Je me sens profondément touchée par cette marque d’attention et exprime ma joie immense de célébrer avec vous, cette prestigieuse nuit de la littérature sénégalaise. Être choisie comme marraine de cette belle Nuit de la littérature, c’est m’obliger à une exigence d’engagement face à la connexion de toutes mes passions : celle de l’écriture, celle du partage des expériences et celle de la mise en lumière des talents du Sénégal, ce beau pays de la Téranga, ma patrie d’adoption, mais aussi de l’Afrique, dans toute son unité et sa diversité’’, indique la Directrice du Carré culturel.

Mme Fatime Raymonne Habré a ensuite souligné l’importance de la littérature sénégalaise.

‘’Avant les indépendances, le Président-Poète, Léopold Sédar Senghor a utilisé la centralité du concept de la Négritude, dans ses œuvres, pour mieux affirmer l’identité culturelle, comme tant d’autres contemporains avec comme objectif : l’émancipation de l’Afrique du joug du colonialisme. Ce mouvement littéraire et idéologique incarné également par Aimé Césaire, Frantz Fanon, Ahmadou Kourouma, Chinua Achebe et tant d’autres, visait, à réhabiliter les valeurs culturelles du monde noir africain face à l’assimilation coloniale, axé sur l’universalité de l’humanisme. Les œuvres de Senghor mettaient en lumière l’aspiration à réconcilier les cultures africaines et occidentales par son fameux ‘Rendez-vous du donner et du recevoir’‘’, affirme-t-elle.

Avant d’ajouter qu’‘’après les indépendances, des œuvres majeures ont examiné les thèmes des échecs de la gouvernance coloniale et post coloniale, du choc culturel entre tradition et modernité, tout en contribuant à la compréhension des réalités sénégalaises, à l’éveil des consciences et à la décolonisation des esprits à l’instar de ‘L’Aventure ambiguë’ de l’écrivain Cheikh Hamidou Kane en 1961 et tant d’autres’’.

 

‘’Que nos élites, hommes politiques, dirigeants écrivent, témoignent, pour partager leurs expériences’’

Toujours selon la juriste, ‘’la littérature sénégalaise a été également une plateforme essentielle qui a permis d’aborder la question des femmes par des autrices comme Mariama Ba qui, dans son roman ‘Une si longue lettre’ paru en 1979, a courageusement abordé des thèmes comme la polygamie, l’éducation des filles, les droits des femmes, notamment. Ces autrices ont contribué à une prise de conscience collective des femmes dans la société sénégalaise par leurs écrits progressistes en mettant le curseur, avec tact et finesse, sur des sujets sensibles’’.

Mme Habré indique par la suite que ‘’la littérature sénégalaise a permis d’intégrer et de préserver l’héritage riche et diversifié de l’oralité à travers les contes, mythes, épopées transmises par des détenteurs attitrés et respectés comme les Griots. Les écrivains s’en sont inspirés et ont permis de conserver ce patrimoine culturel au titre des mémoires collectives. La littérature sénégalaise est aussi, un témoin privilégié de la transformation systémique du pays via ses deux modes que sont l’évolution et le développement de la société.

‘’Sur le plan diplomatique, elle a permis à de grands intellectuels comme Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor, à travers leurs écrits, et leur savoir de contribuer dans le monde entier à forger une belle image attractive du Sénégal’’.

En tant qu’autrice, l’épouse de feu Hissein Habré confie que ‘’sa vie jalonnée par les épreuves difficiles, les unes plus que les autres, se sont muées en un puissant souffle créateur’’.

A l’en croire, son parcours et les épreuves qu’elle a vécues lui ont permis de ‘’comprendre qu’il est important de décrypter les enjeux géostratégiques et les défis que les leaders africains rencontrent dans la gouvernance des pays ; la nécessité impérieuse de sensibiliser la jeunesse, de soutenir les leaders avant que le système dominant, implacable, ne les élimine par des stratagèmes, avec la participation d’une partie des élites acquises à leurs causes et prêtes à faire la guerre des autres’’.

 

 

‘’L’écriture a été pour moi, un acte de souveraineté, d’indépendance, de résistance, et d’éveil des consciences’’

‘’L’écriture, possède une vertu thérapeutique, des vertus d’apaisement. L’acte d’écrire m’a permis de faire face au stress, aux émotions comme la colère née de l’injustice, des injustices.

Par la grâce du Tout-Puissant, l’écriture a été pour moi, un acte de souveraineté, d’indépendance, de résistance, et d’éveil des consciences. Une libération, une souveraineté, une indépendance dans la narration de notre histoire et de notre vécu’’, soutient la Directrice du Carré culturel.

Pour Mme Habré, ‘’ouvrir une maison d’édition est une aventure à la fois intellectuelle, politique, entrepreneuriale’’.

‘’Ma motivation est de faire circuler les idées, en proposant une ligne singulière et audacieuse. Que nos élites, hommes politiques, dirigeants écrivent, témoignent pour partager leurs expériences, et ils contribueront ainsi à éclairer nos peuples et construire notre regard sur le monde’’, relève-t-elle.

En tant qu’éditrice, elle souligne que son ‘’engagement dans l’édition vise à permettre à des auteurs sénégalais et africains d’accéder à une plateforme pour faire entendre leurs voix afin de publier leurs écrits, pour les accompagner et les propulser’’.

‘’C’est une collaboration innovante, équitable, active, d’entraide et de confiance réciproque avec l’auteur. Cependant, il y a lieu de relever que l’édition fait face à de multiples défis économiques pour maintenir la rigueur, la qualité, et octroyer des droits d’auteur intéressants pouvant motiver. Ainsi, voulant palier à ces difficultés, j’ai créé un cadre culturel intégré avec une librairie’’, précise l’auteure de ‘’Symbil et le décret royal’’.


Avant d’affirmer : ‘’Il est important de prendre conscience que nos maisons d’Edition, nos librairies, sont le socle d’un investissement stratégique pour la souveraineté narrative de tous les événements politiques, citoyens, sociaux, économiques, éducatifs, mémoriels, culturels de la vie de nos Nations. En tant qu’autrice, ma plume est ma plus belle arme ; En tant qu’éditrice, j’ai donné vie à des manuscrits, accompagné et mis en lumière des auteurs et autrices ; En tant que libraire, j’ai proposé ces œuvres au Sénégal, à l’Afrique et à la diaspora et au monde entier grâce à notre site e-book ; En tant que galeriste, j’ai exposé la beauté, la richesse et la diversité de nos peuples, et contribué à la défense de l’environnement’’.

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