« Tous sauf la cohabitation », n’ont cessé de crier le camp de Benno Bokk Yaakar. Se sentant « surpris » et « trahis » ces derniers réclament la victoire. Pour l’heure, tous refusent d’émettre la thèse de la cohabitation. Elle est passée à la loupe par des analystes.
Au lendemain des élections, le camp de la majorité et celui de l’inter coalition crient victoire. Cette 14e législature sera marquée par une nouvelle configuration politique, mais pour des analystes, l’accent devrait être mis sur la notion de collaboration et non de la cohabitation pour l’intérêt supérieur de la Nation.
Ce fut une belle leçon de juillet que les citoyens ont administrée dimanche 31 juillet dernier. Un scrutin sans heurts, malgré quelques tensions minimes. Les Sénégalais ont démontré aux politiques qu’ils savent faire des choix. Dès lors, les premiers résultats ont créé la surprise avec la position de l’inter-coalition Yewwi Wallu qui a procédé à une razzia dans certaines zones, même si la coalition de la majorité a toutefois résisté. Pour l’heure, chaque camp revendique la victoire. Mais pour Bacary Domingo Mané, spécialiste en communication politique, Macky Sall devra négocier avec l’opposition parlementaire pour trouver les meilleurs équilibres et « éviter au Sénégal de sombrer dans une crise politique. »
Car au vu des tendances qui se dessinent, le pouvoir et l’opposition devraient collaborer. « La nouvelle configuration de l’Assemblée nationale sera bénéfique pour notre démocratie car ce sera pour notre pays, le lieu de poser des jalons dans le but d’argumenter et expliquer le bien fondé de tel ou de tel projet de loi », martèle-t-il. A l’en croire, il s’agira de reconnaître que ce sera un tournant dans notre histoire politique et que Macky Sall et son gouvernement doivent être dans une posture de discussion avec cette opposition parlementaire.
Interpellé sur la question, le député de la 13e législature Théodore Chérie Monteil explique que « si Macky veut faire passer des lois qui n’arrange que son camp, le parlement peut le bloquer et en cas de blocage, la Constitution lui permet de faire des ordonnances. Si d’un autre côté, le parlement veut faire blocage à toutes les lois, il y a un risque que des lois ne soient pas promulguées. Donc il est très important que les deux parties soient dans une dynamique de collaboration et de trouver les meilleurs équilibres, autrement, nous allons vers une crise grave les deux années à venir. »
En effet, dans un contexte où le camp du pouvoir refuse « toute cohabitation, l’opposition reste campée sur sa position en attendant la proclamation des résultats par les commissions de recensement des votes pour savoir sur quel pied danser.
MOMAR CISSE
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