Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé, ce 31 juillet 2025, au Grand Théâtre de Dakar, la cérémonie solennelle de remise des prix du Concours général. Placée sous le thème « Transformation humaniste de l’éducation à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle », la Cuvée 2025 a mis en lumière les défis d’une école tournée vers l’avenir.
La cérémonie de remise des prix du Concours général 2025, qui consacre l’excellence académique au Sénégal, s’est tenue ce jeudi 31 juillet au Grand Théâtre de Dakar sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye. En présence de son gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, le chef de l’Etat a honoré 113 lauréats, dont 55 filles et 58 garçons, tout en exposant une vision ambitieuse de transformation du système éducatif national. Notamment l’institution d’un concours de sciences et la réforme du système éducatif.

Un concours national de mathématiques, de sciences et de technologies destiné aux élèves de CM2 à la Terminale instauré
Dans son allocution, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a souligné que le Concours général est un « moment important est dédié à l’excellence académique, à la célébration du mérite individuel et au rayonnement de notre intelligence collective ». Il a annoncé l’instauration, dès 2025, d’un concours national de mathématiques, de sciences et de technologies destiné aux élèves de CM2 à la Terminale, afin de renforcer l’attrait pour les filières scientifiques. « Ce concours participera à la promotion des mathématiques, des sciences, des technologies et du numérique, dans tout le système éducatif, auprès des élèves et de leurs parents, et à contribuer à les intéresser et leur faire aimer ces disciplines fondamentales. C’est la condition sine qua non pour former un capital humain de qualité, capable de relever les défis d’un Sénégal souverain, d’un Sénégal juste, d’un Sénégal prospère », a-t-il expliqué.
Un faible pourcentage de 16% de candidats scientifiques
Le président Faye a déploré le faible pourcentage des 16 % des candidats scientifiques et techniques du baccalauréat de cette année. Selon lui, ce taux est largement en dessous des ambitions de transformation économique, sociale et culturelle. « Nous devons très rapidement combler ce déficit », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’une réforme systémique, innovante et inclusive du système éducatif, qui doit favoriser l’apprentissage des sciences, des technologies, du numérique et de la formation professionnelle. La Science, la Technologie, la Formation professionnelle et le Numérique sont les parents pauvres de l’école sénégalaise, a-t-il regretté. Non sans préciser que toute réforme de notre système éducatif visant à les aligner sur les objectifs de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050 doit se charger à transformer l’école, pour en faire un espace attractif, motivant et passionnant.

« L’école doit encourager tous les élèves à apprendre, à comprendre et à se passionner pour les sciences, les technologies, les métiers du numérique et la formation professionnelle. Le système éducatif doit très rapidement combler le gap entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et technique », a-t-il recommandé. Avant d’ajouter : « Il doit aussi urgemment relever de manière significative la part de candidats scientifiques et techniques au baccalauréat. »
Le chef de l’Etat a également salué la performance de l’équipe nationale de mathématiques, revenue des Olympiades panafricaines de Gaborone (Botswana) avec neuf médailles, dont deux en or et une en argent – un record depuis la participation du Sénégal à cette compétition. « Il nous appartient, parents d’élèves, administratifs, personnel d’encadrement, enseignants et pouvoirs publics, de mettre tout en œuvre, partout dans le pays, à tous les niveaux des études, dans la diversité des filières, de faire germer et éclore les pépites de jeunes talents dans tous les domaines scientifiques, techniques et du numérique », a-t-il souligné.
Abordant le thème de cette édition, « Transformation humaniste de l’éducation à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle », M. Faye a appelé à « humaniser la technologie » et à bâtir une souveraineté numérique éducative. Il a annoncé des investissements majeurs dans la modernisation des infrastructures scolaires, la création de 118 hubs d’innovation technologique et la distribution massive de tablettes et d’ordinateurs pour réduire la fracture numérique, notamment dans les écoles rurales. Le président a également rendu hommage à André Sonko, ancien ministre de l’Éducation nationale (1993-2000), choisi comme parrain de l’édition 2025 pour son engagement et sa vision humaniste de l’école sénégalaise.

« Le Sénégal de demain ne sera pas façonné par ceux qui consomment passivement la technologie, mais par ceux qui l’inventent, la comprennent, l’humanisent », a-t-il affirmé, en appelant la jeunesse à s’approprier les sciences et le numérique comme leviers de justice et de souveraineté. Bassirou Diomaye Faye a réitéré sa confiance en l’intelligence et au savoir-faire de la jeunesse sénégalaise, soulignant que l’éducation, les sciences et la technologie constituent les piliers du projet d’un Sénégal « juste, souverain et prospère ».
Des centaines d’établissements dotés d’équipements numériques et 118 Hubs d’Innovation Technologique construits sur l’ensemble du territoire
Plusieurs centaines d’établissements seront dotés d’équipements numériques adaptés, et cent dix-huit (118) Hubs d’Innovation Technologique seront construits sur l’ensemble du territoire, a annoncé le Président Diomaye. Ces espaces novateurs offriront à nos élèves l’opportunité d’explorer le codage, la robotique, la fabrication numérique et les applications de l’intelligence artificielle, a révélé le chef de l’Etat. Il ajoute : « En plus, le déploiement de matériel numérique dans les écoles se poursuivra à grande échelle, avec la distribution progressive de centaines de milliers de tablettes et d’ordinateurs portables. Les malles numériques, déjà opérationnelles dans de nombreuses circonscriptions, permettent d’initier les élèves, dès le primaire, aux langages de programmation et à la pensée algorithmique. » Ainsi, a-t-il engagé les différents ministères à réfléchir à la mise en œuvre d’un programme national de dotation des écoles rurales et périurbaines en kits numériques solaires, dans un moyen terme.

Les dangers de l’IA
La transformation humaniste de l’éducation à laquelle nous travaillons ne peut ignorer les enjeux de régulation, de souveraineté et de responsabilité éthique liés à l’usage massif des technologies numériques et de l’intelligence artificielle dans les espaces d’apprentissage, alerte-t-il. « Car, prévient-il, si les promesses de l’IA sont nombreuses, des dérives sont possibles : atteintes à la vie privée, reproduction algorithmique des inégalités, ou encore dépendance technologique vis-à-vis d’acteurs extérieurs à notre continent. » « Face à ces risques, notre devoir est de protéger la dignité, l’autonomie et les droits des apprenants, tout en assurant la maîtrise stratégique de nos infrastructures, de nos données et de nos choix technologiques. »
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