Le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, est détenu mercredi « en prison à l’état-major » par des militaires et est « bien traité », a indiqué un officier de l’armée. Une autre source militaire a confirmé l’arrestation du président Embalo aux côtés du « chef d’état-major et du ministre de l’Intérieur ». L’opposant bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira a été arrêté mercredi par « des hommes armés » selon des proches et un collaborateur.
Cependant, un doute sérieux plane sur ce putsch que certains voient comme un «coup monté » par le régime de Embalo qui ne veut pas céder le Pouvoir à l’opposition. Ce qui est bizarre dans ce putsch, plus tôt dans la journée, le président Embalo avait lui-même annoncé à Jeune Afrique qu’il était en train d’être arrêté. Il avait affirmé que, vers 12 heures, des hommes en uniforme avaient fait irruption au palais alors qu’il se trouvait dans son bureau. Le chef d’état-major général des armées, le général Biague Na Ntan, le vice-chef d’état-major, le général Mamadou Touré, et le ministre de l’Intérieur, Botché Candé, ont été arrêtés en même temps que lui. Tous seraient détenus dans les locaux de l’état-major, selon Umaro Sissoco Embaló.
Le journaliste Babacar Justin Ndiaye parle de « pseudo-putsch » qui s’apparente à « une vraie manigance d’État entre le Président sortant Embalo et son fidèle collaborateur militaire : le Général Denis N’Canha. » Il ajoute : « Dans certains milieux portugais et angolais bien informés, on souligne certaines facettes théâtrales du coup de force ; et surtout les liens étroits entre Embalo Sissoko et le Général Denis N’Canha. »
En effet, ajoute Ndiaye, « le Général « putschiste » avait la haute main sur la sécurité de la Présidence. Chef du Bureau Militaire du Palais (en portugais : chefe da casa militar da Presidencia) il cumule les fonctions de chef d’État-major Particulier, de Gouverneur du Palais, de chef de la Maison Militaire et de Patron de la Garde Présidentielle… »
A l’en croire, « l’ultime objectif de cette fourberie d’État est de barrer la route à l’ouragan électoral que génère l’alliance entre les leaders du PAIGC et les héritiers de feu Koumba Yalla. Enfin, au plan sociologique, l’Opposition actuelle rassemble les ethnies Pepel et Balante très influentes et dominantes en Guinée Bissau.
Il rembobine : « le numéro un du PAIGC, Domingo Simoēs Pereira est un grand ami du Président ? Lourenço de l’Angola. Leur amitié date de la période où Domingo exerçait les fonctions de Secrétaire Général de la CPLP (Communauté des Pays de Langue Portugaise). »
Rewmi.com L'Equilibre notre Crédo