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doigt

Ecole Abass Sall : Battue par sa maitresse, une élève amputée du doigt

Élève en classe de CI à l’école Abass Sall, Khadija, a vu son doigt amputé. Elle a reçu des coups de bâtons de sa maîtresse. Des sévices corporels qui ont occasionné à la fracture de son doigt. La mise en cause sera édifiée sur son sort le 16 février prochain.


Une affaire de coups et blessures volontaires sur un enfant de moins de 15 ans ayant occasionnés une amputation a été jugée, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Au banc des accusés, il y avait la dame Y. Diop. Maîtresse de son état à l’école Abass Sall, elle a été poursuivie par un parent d’élève. Selon le plaignant, C. T. Mbengue, sa fille, Khadija en classe de CI, lui disait toujours que sa maîtresse leur frappe sans cesse. « C’est la énième fois que ma fille me dit que sa maîtresse lui donnait des coups de bâton. Et comme je ne voulais pas avoir de problèmes avec l’école, je suis resté muet. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est lorsqu’elle a frappé ma fille jusqu’à ce que cette dernière s’est retrouvée avec un doigt fracturé puis amputé. C’est sur ces entrefaites que j’ai porté plainte », a expliqué le papa. Il sera réconforté dans ses propos par sa fille. Âgée de 5 ans au moment des faits, elle a déclaré à la barre que : « Je ne savais pas que j’étais blessée au doigt (panaris). C’est après que ma maîtresse m’a frappé que j’ai ressenti la douleur. J’avais 5 ans au moment des faits et j’ai dû oublier certains détails. Mais ce dont je me souviens, c’est qu’elle m’a frappé deux fois avec une règle ». il faut dire que des camarades de classe de la fille ont été aussi entendus dans cette affaire et ont confirmé les faits pour lesquels la maîtresse a comparu, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Ces derniers ont soutenu que leur maîtresse leur frappait avec une règle en bâton. La maman de la victime également entendue par la chambre a confirmé partiellement les propos de son ex-mari. Les larmes aux yeux, elle a expliqué les faits. « Je dois d’abord préciser que je n’étais pas au Sénégal au moment des faits. Ma fille m’a dit qu’elle avait un panaris et elle avait mal. Elle m’a aussi dit que c’est sa maîtresse qui l’avait frappé. Mais, je ne voulais pas me fier aux propos de ma fille. Je ne me suis pas présentée à l’enquête parce que j’ai toujours dit qu’il faut pardonner la maîtresse », a-t-elle déclaré.


La partie civile réclame 100 millions


Invitée à donner sa version des faits, la maîtresse a balayé d’un revers de main toutes les accusations. A l’en croire, elle ne frappe jamais ses élèves. Sur une question de savoir qui est-ce qu’elle fait donc avec la règle en bâton, elle a rétorqué que c’est pour les rappeler à l’ordre. « Vous savez on m’a appelé pour me demander de venir à l’école. Où étant, ils m’ont supplié d’aller chez l’enfant pour présenter mes excuses. Je leur ai dit non parce que j’avais un différend avec M. Mbengue, son papa. Et si jamais j’y vais, il allait m’accuser. Pour le 19 décembre 2012, je n’étais même pas présente. J’ai vu l’enfant pour la dernière le 21 décembre jour du début des fêtes de Noël. C’est au retour des fêtes, le 4 janvier, que je suis au courant des accusations. Je n’ai jamais vu de pansement sur son doigt. Je ne l’ai pas frappé non plus », s’est-elle dédouanée. Cité en qualité de témoin, M. Ndiaye par ailleurs comptable de l’école a indiqué que le papa venait souvent se plaindre. « Cependant, je ne peux pas confirmer si Mme Diop a frappé la fille ou pas. Je dois aussi dire que je faisais partie de la délégation qui était chez Khadija », a-t-il aussi soutenu. Après avoir écouté toutes les parties, le président de la chambre criminelle de Dakar a donné la parole à l’avocat de la partie civile. Ce dernier a commencé par expliquer pourquoi le papa s’est constitué partie civile malgré le fait que la maman assure la garde de la fille après leur séparation. « Son papa s’est constitué partie civile parce que la mère n’était pas au Sénégal au moment des faits. Ainsi, c’est le papa qui prenait en charge sa fille. C’est lui-même qui a intenté cette procédure. Il n’y avait pas de panaris. Ce qui s’est passé c’est que des élèves bavardaient et la maîtresse a appelé Khadija avant de la frapper. Sur une question de savoir où est-ce qu’elle a reçu les coups, elle a tendu sa main droite », a dit la robe noire. Avant d’enchaîner : « plusieurs fois, la fille pleurait pour dire qu’elle a mal au doigt. Son papa s’est battu pour que cette affaire soit enfin enrôlée et jugée. Il est clair que la phalange de la fille a été amputée. D’ailleurs, les enfants de la même classe que la fille ont tous confirmé que l’accusée les frappait. Ils ont aussi confirmé que cette dernière avait frappé Khadija au doigt ». Donc pour l’avocat, les faits sont constants et il réclame 100 millions à payer solidairement par l’accusée et l’école Abass Sall. Cependant, le maître des poursuites semble douter de la manière dont les faits ont été expliqués devant la barre. « La victime a fait des révélations. Elle était en classe de CI et elle a soutenu avoir été frappée par sa maîtresse. Et ça a été corroboré par les propos de ses camarades de classe. Les enfants ont confirmé qu’elle a été frappée par sa maîtresse avec une règle en bois sur la main. Mais je me demande si une règle de 20 cm en bois peut causer cela? », S’interroge le parquetier. Avant de dire : « je doute que l’accusée soit l’auteur des faits. J’avais la certitude au départ mais cette certitude a cédé sa place à un doute. C’est la raison pour laquelle je requiers l’acquittement au bénéfice du doute ». Même tonalité chez les avocats de la défense qui, ont aussi plaidé pour l’acquittement de la maîtresse. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 16 février prochain.


Cheikh Moussa SARR

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