Le président Macky Sall, a ordonné l’ouverture d’une enquête suite à l’incendie survenu mercredi à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane, dans lequel onze bébés ont trouvé la mort, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome. Cette enquête va porter sur l’état des installations de cet hôpital de Tivaouane mais aussi sur celles des autres établissements sanitaires du pays, a précisé le ministre de l’Intérieur. Antoine Diome s’était rendu à Tivaouane où il a présenté aux familles éplorées les condoléances de l’Etat.
Onze bébés ont péri mercredi dans un incendie dans un hôpital à Tivaouane, dans l’ouest du Sénégal, un drame qui remet en lumière les graves carences du système sanitaire public de ce pays pauvre. « Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveau-nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital » public de Tivaouane, a tweeté le président sénégalais Macky Sall. « A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion », a-t-il ajouté.
« Trois bébés ont été sauvés », a précisé le maire de Tivaouane, Demba Diop. L’incendie a été causé par « un court-circuit et le feu s’est propagé très vite », a dit M. Diop, qui est également député et plus connu sous le nom de Diop Sy.
Face au tollé provoqué par la mort de Mme Sokhna, le président Sall avait donné pour instruction de chercher les responsabilités. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait reconnu le 14 avril que la mort de Mme Sokhna aurait pu être évitée. Le directeur de l’hôpital a été révoqué et remplacé. Trois sages-femmes qui étaient de garde la nuit du drame ont été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger » par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes, de garde pendant la journée, ont été relaxées, selon un avocat de la défense.
Début avril, un autre drame survenu dans un hôpital public avait déjà bouleversé le Sénégal. La presse avait rapporté qu’Astou Sokhna, une femme d’une trentaine d’années enceinte de neuf mois, était morte le 1er avril à l’hôpital public de Louga (nord) après avoir attendu dans de très grandes souffrances pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait. Le personnel aurait argué que son opération n’était pas prévue et aurait menacé de la chasser si elle insistait. Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique.