La lettre de protestation de la plateforme dénommée « Le Chemin de la Libération » a été déposée ce jeudi 24 août 2023 au siège du ministère de l’Intérieur. Les membres de la plateforme protestent contre les interdictions arbitraires et systématiques des manifestations pacifiques. La plateforme appelle le « régime de Macky Sall à respecter les principes constitutionnels, à cesser immédiatement les interdictions systématiques de manifestations et à garantir le droit fondamental des citoyens d’exprimer leurs opinions pacifiquement, dans une lettre adressée au ministre de l’intérieur pour la protestation contre les interdictions arbitraires et systématiques des manifestations pacifiques ».
La plateforme a également souligné que « le droit de manifester est un pilier fondamental d’une démocratie et un moyen essentiel pour les citoyens de faire entendre leurs voix ». Qui ajoute : « Les mesures d’interdiction prises par les autorités administratives souffrent, en réalité, d’un défaut de base légale et factuelle », dénonce-t-elle. « Dans les faits, le choix d’une manifestation planifiée pour un samedi démontre la sincérité des manifestants à éviter les perturbations de la circulation des personnes et des biens. Conformément au principe énoncé par la loi de 1978, l’interdiction d’une réunion publique est soumise au respect de deux conditions cumulatives.
La première concerne l’existence de véritables menaces de troubles à l’ordre public, tandis que la seconde renvoie à l’insuffisance des forces de défense et de sécurité », poursuit la plateforme.
Selon elle, même en cas de « risques de troubles à l’ordre public, il revient aux autorités administratives de mettre à disposition des manifestants les forces de défense et de sécurité pour permettre l’exercice de leur droit à la réunion publique. Pour la plateforme, cet argument est contredit par les faits, « étant donné qu’il ne manque jamais de forces de défense et de sécurité pour réprimer les manifestations interdites et pour maintenir un blocus de plusieurs mois sur la cité Keur Gorgui, lieu de résidence de l’opposant Ousmane Sonko ».
« Ces mesures portant atteinte aux libertés vont à l’encontre des principes constitutionnels énoncés par l’article 8 de la Constitution du Sénégal, qui garantit le droit à la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté de déplacement et la liberté de manifestation », ajoute-t-elle dans la lettre. « Nous restons déterminés à lutter pour la libération des détenus politiques, la défense de la démocratie et de l’Etat de droit au Sénégal », assure la plateforme «Chemin de la libération ».