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seydina laye

Le Maire de Yoff révèle : « Khalifa Sall est toujours à Yewwi mais ne reçoit plus de convocation… »

Il est membre de Takhawu Sénégal. Le maire de Yoff Seydina Issa Laye Samb a dénoncé cette étiquette de « traître » que l’on colle à Khalifa Sall pour avoir pris part au dialogue national. Pour ce dernier, Khalifa mérite des honneurs et non des quolibets. Il ajoute que M. Sall travaille pour unir la gauche socialiste en perspective de 2024.

On vous colle une étiquette de comploteurs, comment vous la gérer ?

Aujourd’hui, je suis inquiet par rapports aux invectives. On jette en pâture une personne à travers les réseaux sociaux. Ce n’est pas bien. Pour des règlements de compte, on salit le nom d’une personne. La politique ce n’est pas cela et le Sénégalais est-il prêt à accompagner les hommes politiques de valeurs. Si un homme a des positions tranchées. Nous sommes un pays de « diom » et de valeurs. Moi je ne me retrouve plus dans ces débats. Il faut une démarche consensuelle mais c’est dégoûtant. On condamne un homme dont on n’a pas les mêmes orientations politiques. Notre histoire ne date pas de 2020. Nous nous sommes farouchement opposés à Wade avec Benno et en 2009, on a gagné face à lui. Khalifa a apporté son soutien avec Macky car le Ps avait accompagné Macky. Alors ce fut avec Macky que cela a fait débat.

De 2012 à 2014, Khalifa Sall a apporté sa contribution à l’alternance avec Macky et en un moment donné Mbaye Ndiaye disait que pour que ce dernier soit élu maire et conserver son titre de maire de Dakar, il faut qu’il rejoigne les rangs de l’Apr. On a bataillé et eu une majorité confortable et en 2016, on a dit « non » au référendum. Nous avons été exclus du PS car il avait l’ambition de se présenter. Un crime de lèse-majesté et puis avec l’affaire de la caisse d’avance, il a été condamné dans un rapport. Il a été dit de revoir le mode de fonctionnement dont des dépenses sociales et des difficultés. Macky avec un second mandat qu’il a mûri a usé de cette brèche et a porté des accusations fausses. Khalifa s’est battu et a eu le courage d’éviter un bain de sang. Aujourd’hui, on a eu des députés mais la stratégie a permis d’en avoir il faut un rappel. Nous avons pris part à tous les combats et nous avons aussi parlé de notre position. Voilà que Khalifa est jeté en pâture et c’est un manque de générosité. Mais notre engagement ne date pas d’aujourd’hui.

Alors êtes-vous en train de payer une maladresse du fait que les deux hommes n’ont les mêmes visions ?

En politique, tout acte s’assume. Nous avons été fiers de notre compagnonnage avec Pastef. Nous avons été fiers d’appartenir à Yewwi Quand nous allions chez les dignitaires lors des événements, on leur disait de parler à Macky, de dialoguer et d’éviter un bain de sang. Il a fait la sourde oreille, mais au regard des résultats avec les locales et les législatives, Macky savait qu’il était dos au mur et a ouvert une brèche pour un dialogue. J’ai été au Congo où les personnalités sortent avec des gens armés. Vouloir vaille que vaille porter une instabilité dans un pays, alors que ce pays attend l’exploitation du pétrole… Il faut à un moment donné s’arrêter, trouver un consensus fort. En 1988, on a vécu des choses extraordinaires avec Me Wade et Diouf. En quoi sommes-nous traîtres. Discuter pour un pays est-ce de la traitrise ? Non ! Il faut être cohérent, mais nous gardons notre dignité. Mais les gens nous tirent dessus. Nous avons une responsabilité historique à maintenir des valeurs sur l’échiquier politique.

Doit-on en déduire que Taxawu ne se reconnaît plus dans cette posture va-t’en guerre ? Vous ne cautionnez plus les manifestations ?

Nous cautionnons les manifestations et nous avons pris part à ces manifestations. Khalifa à la manifestation du F24 où Il a été honteusement hué mais c’est le comble. Nous avons tout dénoncé avec cette plateforme. Je vous rappelle que nous sommes membre de Yewwi et toutes les réclamations de F24, ont été posées par Taxawu. Nous sommes cohérents. Mais pourquoi la politique de la chaise vide ? Quand Khalifa était en prison, ceux qui ruent dans les brancards étaient au dialogue. Je ne peux pas m’inscrire dans une posture de guérilla continue qui irait jusqu’à des pertes en vies humaines. Je ne peux pas être dans cette posture de guérilla. En 2017, Sonko a dit non à ceux qui ont voulu déstabiliser ce pays. On l’a revendiqué avec les formes républicaines et avec la rigueur. Il y a cette volonté à vouloir installer cette pensée unique mais nous ne sommes pas preneurs. Il faut consolider la démocratie.

Il y a aussi cette possibilité pour Yewwi de se joindre au second si jamais tel est le cas ?

On aura aucune honte si demain Khalifa se retrouve au second tour et aura besoin de l’opposition. Khalifa Sall n’a jamais manqué de respect à qui que ce soit. Ni à Sonko, ni à Aïda Mbodj ou Déthié Fall. Il ne faut jamais insulter l’avenir et rien ne justifie cette haine à l’égard de Taxawu. Mais dans un ménage, il peut y exister des tensions et des mésententes. Il faut faire la part des choses et se respecter de part et d’autre. Nous n’avons jamais franchi le rubicond quand Khalifa a été arrêté. Mais on est tranquille. Les Prophètes Younouss et Youssouf n’ont pas déraillé malgré leur sort. Vous savez, être maire est plus ingrat. Quand on est en ordre de sainteté avec les gens qui veulent avoir quelque chose, vous êtes le messie, mais si tel n’est pas le cas, on vous jette en pâture. Que les militants soient respectueux. Khalifa Sall est à Yewwi. Mais n’est ni convoqué ni informé. C’est grave. Lors des Législatives il y’a eu des écarts de langage avec Aminata Touré quand elle était dans Bby. Alors nous traiter de traître est malhonnête.

Les chances de Khalifa sont-ils intactes ?

Nous avons été traités de beaucoup de choses. Nous avons été hués mais en vain. Il faut que l’homme politique croit en sa politique et que les populations aient un repère. Khalifa a une bonne expérience. La grande masse silencieuse observe et écoute. A Yoff, nous avons réussi à convaincre cette masse avec des visites de proximité et Khalifa est sur cette dynamique. J’ai bon espoir. Il s’est fait tout seul. Barth a été lâché par Sonko en cours de route et on n’en fait pas état. Ce que Barth a vécu, il le sait. Nous avons à dire mais notre culture politique ne nous permet pas d’être dans les détails et les révélations. Les gens se penchent sur les révélations et les cas. Mais cela n’a pas de sens. Nous avons dialogué sur des points essentiels et cela a porté ses fruits. Des structures du Pastef appellent au dialogue. Ce qui nous donne raison. Même Pape Alé Niang l’a dit et il a mis de l’eau dans son jus. On a été honnête avec les Sénégalais. Je vous le dis et notre culture politique nous interdit de dévoiler des choses. Dans une maison, il y a des secrets que l’on ne met pas sur la place publique.

Sommes-nous dans une démarche de si vous êtes avec nous ou contre nous ?

Personne ne peut nous indiquer une voie. Khalifa a eu l’aval des différents départements. Pourquoi la guérilla politique ? Je suis cohérent.
Vous-vous êtes de Yewwi et vous n’êtes plus convoqués dans les réunions. Il semble que le divorce est acté Nous sommes fondateurs de Yewwi et Khalifa s’est volontairement déchargé de son poste. Habib Sy est le président. A Yewwi il n’y a pas de décisions non consensuelles, tout est fait sur la base de consensus. On écarte Taxawu car il n’a pas la même vision ! Nous sommes actionnaires dans Yewwi et tous les efforts méritent d’être reconnus. Nous avons été de tous les combats.

Macky Sall a déclaré qu’il ne sera pas candidat. C’est quand même nouveau dans ce pays. Votre perception ?

Senghor s’était retiré à cause de l’âge pour trouver un successeur. La démarche de Macky Sall a surpris plus d’un et il ne faut pas s’en émouvoir ? Il a eu une démarche cohérente. Il sort par la grande porte bien qu’il ait fait des erreurs. A nous d’être responsables et il faut s’unir pour que cette grande coalition taise ses différends et ne travaille pas pour les beaux yeux d’un candidat mais pour les Sénégalais. Ce sont eux qui méritent d’être accompagnés et à Taxawu, on se prépare en conséquence.

Il y a une frange du PS aussi dans Bby. Votre rêve aussi c’est l’unité du Ps ?

Khalifa a fait un appel en ce sens et le Ps se rend compte de sa force. L’Apr s’est fortifiée au détriment au Ps qui, en 2009, revenait au devant avec des mairies. Nous avons un parti moribond au PS. Le devoir de Khalifa est de rassembler la gauche socialiste. Il y a des discussions. Le PS est partant pour des retrouvailles. Taxawu est dans une dynamique de rassembler cette gauche socialiste et reste debout.

Candidature de Sonko qui vit des difficultés. Espérez-vous une issue heureuse ?

J’aurai aimé lors du dialogue qu’il envoie ses lieutenants au palais. Cela aurait coupé l’herbe sous les pieds de Macky Sall qui faisait dans la provocation. Il fallait le faire car Macky est dans un jeu d’échec. Sonko devait être intelligent. Il faut des stratégies car un dialogue ouvert avec les religieux comme arbitres aurait été bénéfique. Des structures de Pastef savent avoir raté le coche. Nous avons toujours dit qu’il faut des élections et on a une élection. Khalifa Sall a été arrêté, jugé, appelé, écarté en 11 mois. L’opposition doit être unie mais dans cette dynamique, je ne vois pas comment les autres vont porter le combat des autres. Ousmane Sonko doit participer. Nous exigeons que tous participent.

Il y a le parrainage aussi mais surtout pour un citoyen qui n’a pas répondu à la convocation de la justice ni au dialogue comment il peut être candidat ?

Ousmane a fait des erreurs car il pouvait prendre part au procès. Le contumace ne peut pas se présenter et il joue son avenir. En politique, il faut savoir perdre une bataille et gagner la guerre.

Le taux du parrainage a été réduit à 0,8 et 0,6% et celui des élus. Réforme salutaires ?

Moussa Taye disait qu’il fallait insister pour abaisser le taux. Il faut que les politiques discutent du parrainage et je suis pour un parrainage citoyen. Pourtant on avait un bon filtrage, mais je préfère le parrainage citoyen.

Vous avez votre secret mais au conseil constitutionnel le compte reste entier. Aviez-vous des garanties lors du dialogue ?

Oui il y a une commission paritaire et il existe des actions qui profitent à tout le monde. On a pu régler beaucoup de problèmes avec la suppression de la Crei.
A Yoff, une première expérience ?

Nous avons reçu une mission de contrôle. Mais nous sommes sur la bonne voie. Nous avions trouvé des charges de fonctionnement, des recettes dont 3 millions et là, nous sommes à 10 millions. Nous sommes à 1 milliard. Nous gérons avec des agents dégourdis et des actes forts sont en train d’être posés, dont des signatures de conventions de partenariat avec l’international etc. En éducation, l’ensemble des écoles ont été perfectionnées, le mobilier scolaire. Nous sommes sur la bonne voie.


MOMAR CISSE

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