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Okapi Sénégal : Centif enquête sur un 450 dépôts de 20 milliards FCFA

Libération lève le voile sur une affaire aux contours financiers troublants : Okapi Sénégal Suarl est aujourd’hui dans l’œil du cyclone, sous le coup d’une enquête approfondie de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). En toile de fond : 450 dépôts en espèces totalisant plus de 20,7 milliards de francs CFA, alors que la société déclare un chiffre d’affaires d’à peine 1 milliard de francs CFA.

Selon les révélations exclusives de Libération, l’affaire a pris corps suite à une déclaration de soupçon référencée Dsbo922015, transmise par une banque sénégalaise qui a signalé des « transactions fractionnées sans justificatifs ». Des mouvements massifs d’espèces, effectués entre juin 2021 et avril 2022, ont été détectés sur un compte ouvert par Okapi Sénégal Suarl depuis mars 2020. Problème : l’activité officielle de Fintech n’avait même pas démarré au moment de ces dépôts.

Parmi les auteurs des opérations en question, des noms comme I. Dia, G. Tine, S. Diallo et M. Guèye apparaissent, alors qu’aucun lien formel avec la société n’est établi. Interrogée par la banque, Okapi Sénégal a tenté de justifier les dépôts par des activités d’intermédiation commerciale et d’importation de marchandises. Mais là encore, les tiers bénéficiaires restent flous, et aucune documentation solide n’a été fournie.

La Centif va plus loin. Dans son rapport, elle dévoile qu’Okapi Sénégal Suarl est l’une des douze filiales d’Okapi Finance Holding AB, une société créée en Suède en 2021. À travers son service B2B Broker, Okapi prétend faciliter les commandes entre commerçants et fournisseurs via une application dédiée. Mais pour la Centif, il s’agit bien de services d’intermédiation financière, une activité strictement encadrée par l’article 105 de la réglementation bancaire de l’UEMOA. Or, Okapi n’a reçu aucun agrément pour exercer dans ce secteur.

Pire, l’organisme de surveillance note des transferts internationaux colossaux, estimés à 26,4 milliards de francs CFA, vers des entités non identifiées, en dehors de toute légalité. Une mécanique bien rodée, semblable à un système de groupage de paiements : Okapi collecterait les fonds de divers clients, les canaliserait sur son compte bancaire, avant d’effectuer des règlements vers l’étranger — hors cadre réglementaire.

Autre point d’ombre : la cession à 100% des parts sociales d’Okapi Sénégal Suarl à Okapi Finance Holding AB, réalisée par Mme Mwepu Gisèle Bilonda, PDG d’Okapi International AB. Cette transaction n’a jamais été enregistrée auprès des services fiscaux, violant ainsi les obligations légales en matière d’impôt sur le revenu.


Et ce n’est pas tout : toujours selon Libération, l’enquête en cours s’étend à d’autres structures en lien avec Okapi, notamment Africa Trade Services Sarl, Bitpesa Sénégal Suarl et Espace Électro. De nouvelles ramifications que la Centif n’a pas encore complètement élucidées, mais qui pourraient révéler un réseau bien plus vaste que prévu.

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