Retour sur scène d’Iam Jarrah : « Mbecté » : L’hymne contre les maux de la vie…

Citoyenne de son temps, poreuse à la quotidienneté conjoncturelle, votre invité people du jour est une intellectuelle organique et une artiste ciselée à l’essence même de notre société dont elle perçoit les moindres soubresauts comme une muse inspirante. Aussi ses productions se font accouchement d’une catharsis chantée invitant à la vie plutôt qu’à sa négation comme c’est d’actualité dernièrement. D’autant plus que femme et mère, elle sait se mouvoir es qualité pour combiner une musique sociale et sociable dont les effluves sonores égayent et éduquent. Qui a dit joindre l’utile à l’agréable ? Dégustez ses opus pour y répondre….

Un retour remarqué….

Iam.Jarrah fait son grand retour sur la scène musicale sénégalaise avec « Mbecté » (« bonheur » en wolof), et ce comeback n’a rien d’anodin. Bien plus qu’une musicienne, elle s’affirme comme une messagère de joie dans une époque troublée. Avec ce nouveau single, Iam.Jarrah s’impose comme une figure consciente des maux qui rongent le Sénégal à savoir les tensions politiques, la violence verbale sur les réseaux sociaux, les difficultés économiques. Face à ce climat pesant, elle choisit la lumière plutôt que l’ombre, la célébration plutôt que la complainte.

Une maturité artistique assumée

L’évolution musicale d’Iam.Jarrah témoigne d’un parcours réfléchi. Si ses précédents singles comme « RGL » ou « SUCRÉ SALÉ » ont marqué son répertoire, « Mbecté » représente un véritable tournant dans sa carrière : un rythme 100% mbalax qui renoue avec les racines sénégalaises, des paroles « riches et instructives » qui dépassent le simple divertissement commercial. Iam.Jarrah revendique cette maturité artistique, consciente que son message résonne au bon moment et marque un retour stratégique sur la scène.

L’équilibriste accomplie

Jeune maman, Iam.Jarrah incarne ce défi que connaissent tant de femmes artistes : jongler entre les répétitions, les enregistrements, la scène et les nuits entrecoupées, les sourires d’un enfant, l’intimité familiale. Elle reconnaît la difficulté sans se plaindre, s’appuyant sur un fils « adorable » et un mari complice. Cette double vie qui a peut-être motivé une pause dans sa carrière, nourrit désormais son art d’une sensibilité nouvelle.

Une philosophie de vie : « jouer et rigoler »

La devise d’Iam.Jarrah est simple mais profonde : refuser le stress, la pression, la haine. Dans un monde où l’anxiété devient pandémique, où les réseaux sociaux amplifient les conflits, elle propose un antidote : vivre pleinement, partager, sourire. Pour elle, ce n’est pas de la naïveté, mais un acte de résistance conscient face à la noirceur ambiante.

L’artiste patiente

« Petit à petit, l’oiseau fait son nid », dit Iam Jarrah avec sagesse. Pas de précipitation, pas de recherche effrénée de gloire immédiate. Elle construit sa carrière pierre par pierre, surprise après surprise, avec la sérénité de celle qui sait où elle va. Son « inchallah » n’est pas une résignation mais une confiance tranquille en son destin artistique. Ce retour mesuré témoigne d’une artiste qui prend son temps, qui mûrit ses projets avant de les dévoiler à son public.

Une artiste engagée malgré elle

Sans être militante au sens traditionnel, Iam.Jarrah porte un engagement social évident. Ses chansons deviennent des espaces de répit, des moments où le public peut déposer ses fardeaux. Elle observe son pays, écoute ses compatriotes, et leur offre ce dont ils ont le plus besoin : permission de respirer, de rire, d’exister sans culpabilité dans la joie. Avec « Mbecté », Iam Jarrah signe un retour remarqué et dessine le portrait d’une génération qui refuse la fatalité, qui choisit le bonheur comme acte politique et qui fait du mbalax un véhicule de transformation sociale douce mais déterminée.

ANNA THIAW