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Tivaouane: Le « Coskas » , cheville ouvrière du Gamou et identité remarquable

 A Tivaouane, fief de la confrérie Tidiane, le Comité d’organisation au service de Khalifa Ababacar Sy (Coskas), cheville ouvrière du Gamou fait figure d’une véritable identité remarquable.

Reconnaissables à leurs tenues de couleur verte souvent assorties de chaussettes, les membres du « COSKAS » sont déployés dans toute la cité religieuse 11 jours avant le Gamou. Et leur tenue ne passe pas inaperçu. Au-delà des services de l’Etat qui se mobilisent pour gérer la forte concentration humaine, les autorités religieuses, en collaboration avec les services étatiques, mettent en place des dispositifs pour la prise en charge les questions de sécurité, d’hygiène, d’orientation, de santé, d’eau et d’électricité.

Mis en place en 1968, ce comité compte divers profils dans ses rangs : des agents des sapeurs-pompiers, des médecins, des enseignants, des commerçants, des opérateurs économiques, des chefs de service, entre autres. Tous se portent volontaires pour œuvrer à la réussite de l’événement religieux phare de Tivaouane.

Histoire du COSKAS

En 1938, un cercle restreint d’hommes engagés auprès du khalife d’alors, Serigne Babacar Sy, fils d’El Hadj Malick Sy, l’initiateur du Gamou de Tivaouane, s’étaient chargés d’organiser la célébration de la naissance du prophète Mohamed (PSL).  Sous le khalifat de Serigne Abdou Aziz Sy ‘’Dabakh’’, ce comité devint plus actif en 1968, l’année de la grève fameuse déclenchée  par les étudiants sénégalais.

A l’occasion de cette édition, seuls 25 policiers avaient été mobilisés pour sécuriser le Gamou. La raison était liée à un manque d’effectif, la police étant plus occupée à venir à bout du mouvement estudiantin. C’est alors que Serigne Cheikh Tidiane Sy demanda à Serigne Mansour de recourir à de jeunes pensionnaires de “daara’’ (écoles coraniques), pour épauler les 25 agents de police déployés à Tivaouane, raconte Serigne Babou, secrétaire à l’organisation d’Ahlou Soufa, une section du Coskas.

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Au début, seules 71 personnes furent sélectionnées. Elles étaient toutes originaires de Thiès, à l’exception de l’une d’entre elles qui était d’un âge avancé et qui venait de la ville de Rufisque. Au fil des ans, le comité atteignit plus de 5.000 membres. Le gonflement de ses rangs lui impose alors une plus grande organisation interne, à travers la mise en place de plusieurs commissions. Elles sont dédiées à la manutention, aux tentes, aux bâches, à la plomberie, aux équipements, sans compter les commissions chargées des différents compartiments des mosquées, dont les mausolées des défunts khalifes et de leurs proches.

‘’La foi, la discipline et la discrétion’’ comme devise

Il y a une quarantaine de commissions : ordre, réserve, réception, entre autres. Rien que la commission ordre compte 600 membres. S’ils savent à quelle heure ils commencent leurs activités, les membres du Coskas ne se fixent en revanche aucune limite de temps pour leur achèvement.

Tant qu’il y a des tâches à accomplir, ils restent sur le terrain, et sont visibles dans les mosquées, les mausolées, les rues menant au cœur de la ville, les édifices accueillant du monde. Ils orientent les fidèles, organisent les files dans les mosquées, distribuent les mets aux fidèles et escortent les autorités religieuses de la ville. Ici, la discipline et discrétion sont les deux maîtres mots. La foi en bandoulière, les membres du Coskas accomplissent, sans grande difficulté, leurs tâches.

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La symbolique et l’historique de la couleur « VERTE » 

Toute une symbolique entoure le choix des couleurs des tenues du Coskas. Le marron était choisi par les membres fondateurs du Coskas, pour les uniformes. Elle a dû céder la place au fil des ans, au bleu.

‘’Après la mise en place du Coskas, les responsables morales avaient porté leur choix sur le marron. Le choix de la couleur bleue a été en vogue, s’en est suivi le vert clair qui a fini par marquer les esprits. Si on dit vert, on évoque le vert du Coskas’’, explique le vice-président de la commission ordre dudit comité.

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Implication dans le Maouloud 

En plus de s’investir pour le bon déroulement du Gamou, les membres du Coskas, par leurs cotisations, financent des activités menées durant cet événement religieux.  Cette contribution pécuniaire concerne les membres en tenue, sur le terrain. Ce qui n’a rien à voir avec les membres de soutien au Coskas. Cet argent, en plus des contributions des sections régionales, constitue le budget du COSKAS.


Source: APS 

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