Le scandale du trafic présumé de passeports diplomatiques a eu des retentissements au Sénégal et même au-delà de nos frontières.
L’onde de choc causé par ces informations dans des affaires où de fortes personnalités sont impliquées a causé la réaction de leaders politiques en France mais aussi un classement pas du tout honorable parmi les derniers en matière d’importance de ces passeports.
Ce qui est sûr, c’est que ces informations alimentent les débats dans les Chancelleries étrangères et autres lieux de ce genre. Ce qui étonne, notamment, c’est la délinquance à col blanc ainsi démasqué et qui traduit le degré d’immoralité d’une société sénégalaise où même les donneurs de leçons sont tentés de faire pire que ceux qu’ils dénoncent.
C’est dire que le monde nous regarde et de la manière dont nous allons gérer cette affaire, dépendra, le futur de nos relations avec les autres.
Nous avons malheureusement l’habitude de régler des affaires graves avec émotion et d’oublier ensuite d’en tirer toutes les conséquences juridiques, judiciaires, économiques, sociales, culturelles, diplomatiques, etc.
Mais, cette fois-ci, il y va de notre crédibilité à jamais. Nous ne pouvons mettre faire comme si de rien n’était et aller dans le sens de la protection de gros bonnets impliqués.
Outre le sentiment de justice à deux vitesses parce que Simon et Kilifeu et Condé sont déjà en détention, cela donnera aux autres, le sentiment qu’il est dangereux de de fier du Sénégal.
C’est pourquoi toutes les procédures idoines doivent être engagées au niveau de l’assemblée nationale mais aussi de la justice pour que nul ne le croie plus au-dessus des lois.
Sans verser dans aucune forme excès et de règlement de compte, il nous semble qu’il est important que l’Etat mobilise tous ses services pour faire éclore la vérité. L’affaire est suffisamment sérieuse pour que le Sénégal ne renvoie pas, immédiatement, une autre image au reste du monde. Et c’est l’occasion à jamais de tout faire pour laisser la justice faire son travail en toute indépendance. Ces affaires ont montré que les délinquants se comptent de plus parmi ceux qui sont estampillés »autorités » et la justice doit désormais se donner les moyens de les soumettre aux mêmes règles que le citoyen lambda.
Ce scandale doit être l’occasion de remettre les pendules à l’heure et faire en sorte que la délinquance à col blanc soit réprimée à tous les niveaux.
La loi concernant l’octroi desdits passeports doit être revue. On n’a pas besoin d’en donner aux députés. Les passeports de service suffisent.
Comme quoi, nous avons tellement joué avec les institutions de l’Etat, manqué de sérieux dans l’application des textes que ces légèretés nous rattrapent aujourd’hui.
Et s’il n’y pas un sursaut national autour du rétablissement de notre dignité en tant qu’Etat, nous serons là risée du monde entier.
Or, les vrais diplomates, ceux qui travaillent vraiment pour l’intérêt du Sénégal en ont besoin. Et si rien n’est fait pas stopper l’hémorragie, les États-partenaires du Sénégal seront obligés de prendre des mesures dans ce sens. Et c’est cela qu’il faut éviter.
Assane Samb