Village de Soumbédioune : Une mendiante victime de vol 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a prononcé hier, la quatrième condamnation d’Ibou C. Pour avoir soustrait les fruits de la mendicité d’une mère de famille, handicapée motrice, le jeune homme de 32 ans a pris trois mois ferme. 
Avec son comportement éruptif, Ibou C. était hier, à sa deuxième comparution pour l’infraction de vol. Né en 1990, le repris de justice a été aussi condamné à deux reprises pour détention de chanvre indien en vue de l’usage. Tout au long de l’audience devant le tribunal d’Instance de Dakar, Ibou C. ne cessait de vociférer.  Les nombreuses mises en garde du juge n’y feront rien. Yeux parfois rivés sur le plafond de la salle d’audience, le prévenu a nié farouchement avoir chipé le portefeuille de la partie civile dans la journée du 3 novembre 2022. A l’en croire, il est victime d’une cabale. « Je suis vendeur. Je pars tous les jours au village artisanal de Soumbédioune pour y gagner ma vie dignement. Un jour, une jeune fille du nom de Mamita m’a fait savoir qu’un individu était en train de comploter contre moi. Et son plan consistait à demander à une dame de m’accuser de vol. Quelques temps après, la partie civile m’a accusé à tort d’avoir subtilisé sa pochette. Je n’ose pas voler l’argent d’une personne handicapée », a lâché le récidiviste, avant que le président du tribunal ne lui coupe court la parole pour le rappeler à l’ordre. Face aux enquêteurs de la sûreté Urbaine, le toxicomane a allégué qu’il ne donnait plus de l’aumône à la plaignante. Raison pour laquelle celle-ci cherche à le faire emprisonner.
Assise sur son fauteuil roulant, peau abîmée par l’utilisation de produits dépigmentant, Ndèye D. B. a confessé qu’elle fréquente le village artisanal depuis 40 ans. Et la mendicité constitue sa principale source de revenus. Retraçant le film de sa mésaventure, la mère de famille a renseigné avoir gardé 29.000 francs dans le portefeuille qui était dans son sac. Et celui-ci était accroché à son fauteuil. « J’y ai défalqué 10.000 francs. Quelques minutes après, j’ai glissé ma main dans le sac pour prendre ma radio. C’est à cet instant que je me suis rendue compte de la disparition de la pochette », a affirmé la plaignante qui a indexé le prévenu qui était assis derrière elle. « Je l’ai interpellé en le suppliant de me restituer mes documents administratifs qui se trouvaient dans la pochette. Mais, il m’a injuriée en me taxant de sorcière et de prostituée. Mon frère qui était sur les lieux, voulait lui régler son compte, mais je l’ai calmé. Ce sont des éléments du commissariat central de Dakar qui sont tombés sur la scène, avant de l’embarquer », a relaté la partie civile qui n’a pas réclamé de dédommagement. A la suite de l’avocate de la société qui a sollicité l’application de la loi, le juge a infligé une peine ferme de trois mois au comparant qui a crié à l’injustice. « Je ne suis pas coupable », a-t-il répété, à haute et intelligible voix, avant de rejoindre le box des accusés.

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