3e sommet de la Francophonie économique: La plaidoirie de Amadou Hott

Venu représenter le chef de l’Etat à la cérémonie d’ouverture du troisième sommet de la francophonie économique qui se tient à l’Ucad du 16 au 18 mars 2022, le ministre de l’Economie, Amadou Hott, a profité de la tribune qui lui a été offerte pour faire un plaidoyer à l’intention des pays africains sur plusieurs sujets. Financement du gaz d’ici 30 ans, exclusion des dépenses sécuritaires sur le calcul budgétaire et plus d’institutions de développement francophones. Tels sont le vif plaidoyer du ministre Amadou Hott.

En premier lieu, le ministre de l’Économie a indiqué qu’il veut que les dépenses de sécurité ne soient pas prises en compte dans le déficit budgétaire. Ce, du fait de leur importance dans un contexte de grande insécurité. ‘’Le Sénégal plaide pour qu’on cesse, pour un temps, les dépenses de sécurité’’, a-t-il déclaré. Son message semble être dirigé vers les institutions financières, comme le Fmi.

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Poursuivant sa communication, le ministre a expliqué que la paix et la stabilité n’ont pas de prix. ‘’Mais, elles ont  un coût. Et aujourd’hui, certains pays du Sahel mettent plus de 2 à 3% de leur PIB dans les dépenses militaires et sécuritaires. D’autres vont jusqu’à 25% du PIB’’, a-t-il ajouté. Il a appelé les pays de la francophonie à renforcer leur coopération dans ce secteur afin d’assurer la paix et la sécurité dans la zone.

Selon lui, le fait de soustraire les dépenses liées à la sécurité du calcul du déficit budgétaire, pourrait avoir comme impact, l’extension de la marge de manœuvre budgétaire ou financière de l’Etat. Celui-ci, chaque année, essaie de limiter le déficit à un niveau fixé avec les institutions comme le Fonds monétaire international (Fmi).

Pour rappel, il y a déficit budgétaire  lorsque les dépenses excèdent les recettes. Et l’objectif, pour 2021, était de 6,3% du PIB. Au terme de l’année, le solde budgétaire a été estimé à 961.1 milliards de francs CFA. Et les dépenses sécuritaires sont comptabilisées dans ce déficit. Et donc, l’Etat pourrait les investir ailleurs si jamais l’appel de Amadou Hott venait à être entendu.

Parlant de l’énergie, le ministre a regretté la décision des pays riches de ne plus financer le gaz. Une mesure brutale aux yeux du Sénégal. ‘’La transition énergétique doit se faire de manière intelligente. Et nous invitons tous les pays francophones à plaider pour le gaz, pour une énergie de transition surtout pour les pays africains’’, a-t-il lancé à l’assistance.

Dans le secteur de la production, a affirmé Hott, il n’y a pas d’inquiétude à se faire, puisque le secteur privé assure largement le financement nécessaire. ‘’Mais pour la conversion du gaz en électricité, pour le gaz to industry, nous avons encore besoin du financement des institutions multilatérales de développement telles que la Banque africaine de développement (Boad), la Banque mondiale, AFC, la BEI. C’est un combat que le Sénégal mène et nous souhaitons que tous les pays francophones nous rejoignent dans ce combat’’, a invité le ministre sénégalais de l’Economie.

MADA NDIAYE

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