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On vous explique les manifestations qui embrasent le Maroc

Depuis samedi, des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes du pays, pour dénoncer, entre autres, l’état des services publics et le manque de perspectives. La contestation est partie d’un collectif anonyme sur la plateforme Discord.

Des manifestants scandant des slogans devant le Parlement, défilant au cœur d’un quartier commerçant de la capitale Rabat, se frottant aux forces de l’ordre à Inezgane… Pour la cinquième journée consécutive, les jeunes Marocains étaient appelés à manifester, mercredi 1er octobre, pour dénoncer l’état des services publics de la santé ou de l’éducation, et réclamer un meilleur accès au travail. Cette mobilisation, lancée par le collectif en ligne Gen Z 212, avait donné lieu à des rassemblements dans 17 villes mardi, selon le décompte communiqué par l’Association marocaine des droits humains (ADMH) à franceinfo.

Des heurts entre des manifestants et des membres des forces de l’ordre ont par ailleurs éclaté en marge de certains rassemblements. Deux personnes, notamment, ont été abattues mercredi soir alors qu’elles tentaient, en groupe, « de prendre d’assaut » un poste de gendarmerie dans le sud du Maroc, ont annoncé les autorités locales citées par l’agence MAP (Nouvelle fenêtre). Origines sur la plateforme Discord, revendications économiques et sociales… Franceinfo vous explique ce mouvement de la jeunesse marocaine.

Une mobilisation née sur la plateforme Discord

Mardi marquait la quatrième journée consécutive de rassemblements dans plusieurs villes du Maroc, à l’image de Tanger, Rabat ou encore Meknès, d’après l’ADMH. Pour Omar Arbib, un vice-président de l’association, la plupart des manifestants interpellés sont des jeunes âgés de 18 à 22 ans, « des étudiants dans les universités, dans les écoles supérieures d’ingénieurs », dépeint-il.

Les manifestations ont émergé à l’appel d’un collectif anonyme baptisé Gen Z 212, particulièrement actif sur la plateforme de discussion Discord. Un groupe « apparu très récemment » sur plusieurs sites, explique à franceinfo l’un de ses membres, souhaitant rester anonyme. Mercredi après-midi, ses fondateurs et organisateurs n’avaient pas encore été identifiés.

Mais ce mouvement anonyme est de plus en plus suivi : sur Discord, le serveur Gen Z 212 comptait plus de 125 000 membres mercredi après-midi. « Le nom Gen Z fait référence à la génération Z [née entre la fin des années 1990 et le début des années 2010], le ‘212’ correspond à l’indicatif téléphonique international du Maroc », précise l’un des membres du collectif.

Ce nom rappelle d’autres mouvements portés par la jeunesse ces dernières semaines, au Népal, en Indonésie ou encore à Madagascar. « Ces jeunes, qui se réunissent de manière régulière sur Discord, sont inspirés par ce qui se déroule dans le monde », analyse Omar Arbib. « Leur objectif [celui des autres mouvements à l’étranger] n’est pas comme le nôtre », tempère le membre du collectif contacté par franceinfo, évoquant néanmoins la mobilisation des jeunes Népalais.

Une défense du « droit à la santé » et « au travail »

Sur Discord, le serveur Gen Z 212 se présente comme un « espace de discussion », portant sur « des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption ». Le collectif assure rejeter « la violence » et mener cette mobilisation par « amour de la patrie et du roi », Mohammed VI. Ses principales revendications, selon le membre du groupe interrogé par franceinfo, sont « une forte insatisfaction concernant les services publics essentiels, la santé et l’éducation », « la lutte contre la corruption » et pour une « meilleure gouvernance, la transparence dans l’utilisation des fonds », développe-t-il − évoquant également « l’emploi des jeunes ».

 

« Leurs revendications sociales sont très simples : le droit à la santé, au travail, à la dignité et à l’éducation. »

Un élément déclencheur, d’après Omar Arbib, a été « la situation dramatique à l’hôpital [public] d’Agadir ». Huit femmes enceintes y sont mortes en l’espace de quelques jours, à la fin de l’été, après des césariennes. Un épisode également mentionné par le sociologue Mehdi Alioua, interrogé par France 24(Nouvelle fenêtre). La mort dramatique de ces patientes a révélé « un système d’alerte et d’action complètement grippé, entre une médecine publique en crise face à un secteur privé réservé aux plus aisés », expose à la chaîne ce chercheur de l’Institut d’études politiques de l’Université internationale de Rabat.


« Ce parallèle a touché beaucoup de jeunes, d’autant qu’ils voient l’État injecter des milliards dans les stades, alors qu’eux-mêmes, même diplômés, n’ont aucune perspective de vivre dignement. »

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