Marié à deux épouses et père de quatre enfants, T. A. Bâ s’était engagé à livrer des équipements de taekwondo d’une valeur de 14 millions francs à l’armée guinéenne. Mais, cette dernière avait reçu des articles estimés à 12 millions 100 mille francs. D’où sa plainte pour abus de confiance. Le prévenu a contesté l’infraction devant le tribunal de Dakar, mais il a écopé de six mois de prison ce lundi 6 mars 2023.
Maître taekwondo demeurant au quartier Arafat de Grand-Yoff, T. A. Bâ avait gagné un marché de l’armée guinéenne pour l’acquisition d’équipements de taekwondo. Le coût des articles était évalué à 14 millions francs. Curieusement, le sportif a livré une quantité inférieure à la quantité commandée.
Lorsqu’on lui a mis la pression de rembourser le montant reliquataire de 2 millions francs, il a traîné les pieds. C’est alors que l’armée guinéenne a donné mandat au fournisseur S. Sall de porter plainte. Incarcéré le 23 février dernier, le prévenu a comparu ce lundi 6 mars à l’audience des flagrants délits de Dakar. Poursuivi pour abus de confiance, le polygame a confié avoir exposé d’autres frais, après avoir acquis les équipements à 12 millions 100 mille francs. « J’ai décroché ce marché par le biais d’un de mes anciens élèves.
Mais, l’adjudant m’avait exigé une commission de 500.000 francs. Concernant les frais de manutention, j’avais déboursé 537.000 francs. Il ne restait que 900.000 francs et poussière sur les 14 millions francs », s’est-il défendu. M. Bâ a ajouté avoir remboursé 500.000 francs à la partie civile.
« Je n’ai rien gagné dans ce marché », lâche-t-il. Trouvant les faits constants, la représentante du parquet a sollicité six mois de prison assortis du sursis. De l’avis de Me Abdoul Gningue, le marché aurait dû emprunté des canaux beaucoup plus éthiques et sérieux. Pour ce qui est du délit d’abus de confiance, le conseil de la défense a plaidé la relaxe. Car, affirme-t-il, il n’y a pas eu de mise en demeure valable.
Mieux, l’État guinéen ne peut agir par le biais d’une procuration. « Il y a eu un contentieux sur l’exécution du mandat. Et l’armée guinéenne a donné mandat au fournisseur de porter plainte. C’est de la traîtrise », a tonné Me Gningue qui a demandé au tribunal de condamner le prévenu à payer le montant reliquataire. Me Mamadou Ciss a, pour sa part, quemandé la clémence de la juridiction qui a suivi le Ministère public relativement à la peine infligée au prévenu. Les intérêts de la partie civile ont été réservés.